Cette semaine, ça s’est encore mal passé pour nos chers petits GAFAM. Côté Facebook, les fondateurs d’Instagram claquent la porte à grand bruit, tandis qu’une ancienne modératrice de contenus attaque le réseau pour stress post-traumatique et, surtout, qu’une gigantesque faille de sécurité affectant plus de 50 millions de comptes est dévoilée. En ce qui concerne les failles de sécurité, Uber a conclu un accord transactionnel de 148 millions de dollars à propos de la faille qui avait touché 57 millions d’utilisateurs. En d’autres news tech, Google a confirmé ses ambitions chinoises et annonce des “erreurs” dans la protection des données tout en promouvant 15 “principes directeurs” pour une réglementation adaptée, selon le géant. On annonce également l’ouverture de bureaux français pour Netflix, la promulgation d’une loi pour la neutralité du net en Californie et une consultation publique de Twitter sur ses règles de contenus. Chez nous, notons la diffusion de la méthode de calcul de la redevance copie privée, la sortie de l’étude annuelle du Conseil d’État, sur la citoyenneté, un bilan par la CNIL du RGPD après 4 mois et un magnifique logo DPO pour frimer à la machine à café. On se quitte sur le nouveau projet de Tim Berners-Lee, l’inventeur du web, qui veut réparer sa créature, et sur un nouvel article d’Adrien qui explore les possibilités de désaccord avec la soft law de la CNIL. Faites la Maj, et à la semaine prochaine !
Éditions précédentes
2021
décembre
Celle qui cherche Dieu - Maj du 07/12/21
Celle qui a la gueule de bois - Maj du 30/11/21
novembre
Celle qui joue à saute mouton - Maj du 16/11/21
Celle qui est née dans un train - Maj du 02/11/21
octobre
Celle qui gomme les frontières - Maj du 19/10/21
Celle qui fait des boulettes - Maj du 12/10/21
Celle qui se lit avec la voix de François Morel #2 - Maj du 05/10/21
septembre
Celle qui conte - Maj du 21/09/21
Celle qui a fait ses cartons - Maj du 14/09/21
Celle qui fait ses courses de rentrée - Maj du 07/09/21
juillet
juin
Celle qui force - Maj du 22/06/21
Celle qui répond au LRAR de la semaine dernière - Maj du 15/06/21
Celle que vous allez recevoir par LRAR - Maj du 08/06/21
Celle qui se vaccine - Maj du 01/06/21
mai
Celle qui se mange en terrasse - Maj du 18/05/21
Celle qui télégramme - Maj du 11/05/21
Celle qui pose la dernière question - Maj du 04/05/21
avril
Celle qui fait Bang Bang - Maj du 20/04/21
Celle qui se lit avec la voix de François Morel - Maj du 13/04/21
Celle qui atteste de manière dérogatoire - Maj du 06/04/21
mars
Celle dont vous êtes le héros - Maj du 23/03/21
Celle qui part en fumée - Maj du 16/03/21
Celle qui fait le guignol - Maj du 09/03/21
Celle qui bourgeonne et pétule - Maj du 02/03/2021
février
Celle qui se grattouille - Maj du 16/02/21
Celle qui ose le fenouil - Maj du 09/02/21
Celle qui vaut bien un meme - Maj du 02/02/21
janvier
2020
décembre
Celle qui se ramasse à la brouette - Maj du 08/12/20
Celle qui enfile son tablier de chef-cuisinier - Maj du 01/12/20
novembre
Celle qui ne rate pas son décollage - Maj du 17/11/20
Celle qui est élue - Maj du 10/11/20
Celle qui se reconfine - Maj du 03/11/20
octobre
Celle qui cherche comment se débarrasser de l'hydre - Maj du 20/10/20
Celle qui cherche la transparence - Maj du 13/10/20
Celle qui fait une overdose de cookies - Maj du 06/10/20
septembre
Celle qui retourne vers le futur - Maj du 22/09/20
Celle qui se pose des questions - Maj du 08/09/20
août
juillet
juin
Celle qui ne contient que de l'actu - Maj du 23/06/20
Celle qui administre avec autorité - Maj du 16/06/20
Celle qui est peut-être trop géante - Maj du 09/06/20
Celle qui n'a toujours pas adopté la Hadopi - Maj du 02/06/20
mai
Celle qui veut se concentrer - Maj du 19/05/20
Celle qui cherche la solution - Maj du 12/05/20
Celle qui remonte la pente - Maj du 05/05/20
avril
Celle qui doit se numériser - Maj du 21/04/20
Celle qui ne se lit qu'avec une connexion Internet - Maj du 14/04/20
Celle qui a le droit de savoir - Maj du 07/04/20
mars
Celle qui est citoyenne de chez elle - Maj du 24/03/20
Celle qui se lit de chez soi - Maj du 17/03/20
Celle qui se requalifie - Maj du 10/03/20
Celle qui s'efforce d'être originale - Maj du 03/03/20
février
Celle qui voit le roi nu - Maj du 18/02/20
Celle qui domine le monde - Maj du 11/02/20
Celle qui fait cavalier seul - Maj du 04/02/20
janvier
2019
décembre
Celle qui pense collectif - Maj du 10/12/19
Celle qui détient le biopouvoir - Maj du 03/12/19
novembre
Celle qui ne fera pas de blague sur les cookies - Maj du 19/11/19
Celle qui est bien de son temps - Maj du 12/11/19
Celle qui s'anarchise - Maj du 05/11/19
octobre
Celle qui ne fait pas de politique - Maj du 22/10/19
Celle qui géopolitise l'e-sport – Maj du 15/10/19
Celle qui voit midi à sa porte - Maj du 08/10/19
Celle qui paiera pas - Maj du 01/10/19
septembre
Celle un brin trop utopiste - Maj du 17/09/19
Celle qui replonge dans le bain - Maj du 10/09/19
juillet
Celle qui aperçoit des cyborgs - Maj du 23/07/19
Celle qui copie sans plagier - Maj du 16/07/19
Celle qui ne veut pas juger la haine - Maj du 09/07/19
Celle qui n'est pas commune - Maj du 02/07/19
juin
Celle qui choisit la pilule de vérité - Maj du 18/06/19
Celle dont la recette évolue - Maj du 11/06/19
Celle qui a trop chaud pour écrire - Maj du 04/06/19
mai
Celle qui retient son souffle - Maj du 21/04/19
Celle qui veut rester entière - Maj du 14/05/19
Celle dont ce n’est pas la dernière saison - Maj du 07/05/19
avril
Celle qui se lit rapidement - Maj du 23/04/19
Celle qui tire la sonnette d'alarme - Maj du 16/04/19
Celle qui refuse de déserter - Maj du 09/04/19
Celle qui est averse au risque - Maj du 02/04/19
mars
Celle qui ne se laissera pas terroriser - Maj du 19/03/19
Celle qui vit sa vie (privée) - Maj du 12/03/19
Celle qui ne veut pas aller travailler - Maj du 05/03/19
février
Celle qui est plus grenouille que bœuf - Maj du 19/02/19
Celle qui ne LOL pas du tout - Maj du 12/02/19
Celle qui passe du bon temps - Maj du 05/02/19
janvier
2018
décembre
Celle qui ravaude sa robe noire - Maj du 11/12/18
Celle qui ne veut pas oublier - Maj du 04/12/18
novembre
Celle qui ne casse pas les machines - Maj du 20/11/18
Celle qui ne s'est pas dédoublée - Maj du 13/11/18
Celle qui souffle ses bougies - Maj du 06/11/18
octobre
Celle qui est fracturée - Maj du 23/10/18
Celle qui doit devenir verte - Maj du 16/10/18
Celle qui doit se cyber-muscler - Maj du 09/09/18
Celle qui est virtuelle, mais bien réelle - Maj du 02/10/18
septembre
Celle qui ne veut plus d'hébergeurs - Maj du 18/09/18
Celle qui ne télécharge plus de films - Maj du 11/09/18
Celle qui entre en friction - Maj du 04/09/18
août
juillet
Celle qui va devoir payer - Maj du 24/07/18
Celle qui n'est pas championne qu'en foot - Maj du 17/07/18
Celle qui est insatisfaite - Maj du 10/07/18
Celle qui n'a pas de biais - Maj du 03/07/18
juin
Celle qui ne vous recalera pas - Maj du 19/06/18
Celle qui fait peau neuve - Maj du 12/06/18
Celle qui n'est pas si innovante que ça - Maj du 05/06/18
mai
Celle qui accueille le GDPR - Maj du 22/05/18
Celle qui ne se fait pas passer pour un humain - Maj du 15/05/18
Celle qui ose dire son nom - Maj du 01/05/18
avril
Celle qui a besoin de preuves - Maj du 17/04/18
Celle qui n'est pas autonome - Maj du 10/04/18
Celle qui ne vous trolle pas - Maj du 03/04/18
mars
Celle qui défend ses pépites et taxe les autres - Maj du 20/03/18
Celle qui détient la vérité - Maj du 13/03/18
Celle qui n'est manifestement pas illicite - Maj du 06/03/18
février
Celle du retour de la conscience - Maj du 20/02/18
Celle qui vous emmène dans les étoiles - Maj du 13/02/18
Celle du côté obscur des données persos - Maj du 06/02/18
janvier
2017
décembre
Celle qui s'envole aussi haut que le Bitcoin - Maj du 12/12/17
Celle du lièvre et de la tortue - Maj du 5/12/17
novembre
Celle où l'on parle régulation - Maj du 21/11/17
Celle du Paradis (et de ses papiers) - Maj du 14/11/17
Celle influencée par la Russie - Maj du 07/11/17
octobre
La Maj d'
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Celle qui est virtuelle, mais bien réelle – Maj du 02/10/18
L'actu en bref
Nous vivons dans une époque où 140 (bon, depuis un an, 280) caractères peuvent changer beaucoup de choses. La politique des États-Unis passe désormais quasi-intégralement par le réseau du petit oiseau bleu, et un tweet de Trump peut faire perdre 1/5ème de sa valeur à une monnaie étrangère. Dernière preuve en date de l’effet de Twitter : l’indéboulonnable Elon Musk s’est plié dans le contentieux qui l’opposait à la SEC à propos de ce tweet et va quitter la présidence de Tesla pour une durée de 3 ans, tout en s’acquittant d’une amende de 20 millions de dollars (et 20 millions de plus pour Tesla elle-même).
Les petits oiseaux cachés de la tech
On parle régulièrement des GAFAM, dont la taille démesurée, l’impact des services et les extravagances, voire les déboires, sont à leur échelle : gargantuesques. On en oublierait presque que le monde de la tech est plein d’entreprises certes moins titanesques, mais qui peuvent avoir un retentissement tout aussi important. On pense ainsi évidemment à Uber et AirBnB, qui bousculent les usages et attirent l’attention des législateurs partout dans le monde. Caché dans l’ombre de ses grands frères, Facebook et YouTube, Twitter n’est pas non plus en reste.
Il est cependant difficile de mettre le doigt sur la spécificité de l’oisillon bleu. Le réseau se définit lui-même comme “ce qu’il se passe dans le monde et ce dont on parle“. À ce titre, Twitter ressemble quelque peu à de la presse décentralisée : les nouvelles se diffusent de tweet en retweet, qu’elles soient vraies ou fausses, et il est indéniable que Twitter est vecteur d’information. Mais il y a bien quelque chose de plus avec Twitter : la “twiplomacie” n’a pas été inventée ailleurs. Peut-être est-ce le combo entre la nécessité d’être bref et une publicité par défaut, à une époque où l’on parle plutôt de privacy par défaut. En tous cas, le réseau s’est forgé une place stable et sert de support aux frasques vocales des puissants de ce monde.
Des petits oiseaux cachés, mais bien réels
La parole est en effet bien libérée sur Twitter, et l’on ne compte plus les articles de presse qui se font l’écho de tweets : depuis quelque temps maintenant, Twitter ne sert plus uniquement à parler d’actualité, mais il la fabrique également.
La débâcle du tweet d’Elon Musk rappelle une vérité bien souvent oubliée : le numérique a beau être virtuel, il est réel. L’antonyme de réel est fictionnel, et non virtuel ; autrement dit, ce n’est pas parce que ça se passe en ligne qu’il n’y a pas de conséquences.
La réalité de l’impact du numérique n’échappe pas à ses détracteurs : c’est généralement ce qui motive les appels à la régulation du net. C’est bien parce que les excès peuvent avoir des conséquences tangibles que l’on protège les données personnelles, que l’on pense à légiférer sur les fake news ou que l’on punit la cybercriminalité. Au-delà de ces questions sociétales, il est fréquent de constater que le comportement en ligne change, est plus libéré – un coup d’œil à un réseau social où le pseudonyme est autorisé suffit pour s’en convaincre. Le pseudonymat y est pour quelque chose, mais le fait de ne pas voir l’impact direct d’une injure créé forcément une distance avec l’acte qui pousse à en minimiser la portée, alors même que les conséquences peuvent être tout aussi blessantes pour l’interlocuteur.
Mais il ne faut pas oublier que la réalité du numérique, c’est aussi celle des aspects positifs : la libération de l’information, les relations qui se nouent ou se perpétuent à distance ou encore les rires que nous partageons sans le savoir en regardant la même vidéo. En fin de compte, la première loi de Kranzberg, la technologie n’est ni bonne, ni mauvaise, ni neutre, continue à être toujours aussi pertinente : la technologie est réelle, et cette simple vérité est la seule loi qui compte.
Signé Aeon
Faut-il toujours être d’accord avec la CNIL ?
À partir d’une question à première vue rhétorique, Adrien nous guide dans les méandres de la soft law française et unioniste : quelle est sa valeur contraignante, est-il possible de la contester, et si oui comment ? La problématique est essentielle, puisqu’une grande partie de l’application du RGPD, comme c’était auparavant le cas pour la LIL, sera le fruit du travail des CNIL : si la sage Commission a souvent raison, elle n’est pas forcément infaillible, ou en tout cas, il est désormais démontré qu’il n’est pas forcément nécessaire d’être d’accord avec elle.
Ce qu'on lit cette semaine
Elon Musk a-t-il perdu les pédales ? Le voici en tous cas contraint de mettre pied à terre, et sur injonction de la SEC, régulateur américain des marchés financiers, qui n’est pas trop du genre à plaisanter avec les droits des investisseurs : pour un obscur tweet où il aurait cru amusant d’évoquer un prix de « 420$ » en référence au nombre fétiche de la culture weed, la nouvelle icône de l’entrepreneuriat à l’américaine subit ainsi une nouvelle chute, en se voyant condamner à verser en son nom propre 20 millions d’euros d’amende (doublés de 20 autres millions pour Tesla) et interdire définitivement d’exercer le mandat de président du Conseil d’Administration de la société. Après ses récents démêlés en diffamation et sa très étrange interview enfumée, il ressort de cette affaire à tout le moins une morale : les nouveaux héros de la Silicon Valley ne sont pas plus infaillibles ni au fond plus admirables que leurs prédécesseurs, et toute initiative économique, si elle se veut pérenne, a bien intérêt à se prémunir des excès du grand chef.
Facebook cible la publicité avec le « profil fantôme » des utilisateurs
Ça sent le roussi pour le premier réseau social du monde… Alors que la temporalité du scandale Cambridge Analytica avait bénéficié à Facebook en ce que le RGPD n’était pas encore entré en application au moment où il eut lieu, une nouvelle révélation de chercheurs américains fait planer l’ombre de la première sanction RGPD d’envergure. Il a en effet été démontré que Facebook utilise les numéros de téléphone collectés des répertoires téléphoniques des utilisateurs pour les croiser avec les profils de leurs amis qui n’ont pas renseigné leur numéro et ainsi les enrichir pour faciliter leur ciblage à des fins publicitaires. De même, il apparaît que Facebook détourne les numéros de téléphone que les utilisateurs ont renseigné dans le cadre de l’établissement de l’authentification à deux facteurs également à des fins publicitaires. Pour rappel, le traitement ultérieur de données incompatible avec la finalité du traitement d’origine, c’est bien 4%.
Directive droit d'auteur : la gymnastique dangereuse de la Quadrature du Net
La future réforme du droit d’auteur unioniste fait couler autant d’encre que de sang. Sur l’estrade, les sociétés de gestion collective s’en prennent plein la poire tout comme les GAFAM, le Parlement est cloué au pilori, mais il semblerait qu’à force de jouer des coudes et de se bousculer, même les crieurs, entre eux, en viennent aux mains. C’est le cas de NextInpact qui a piqué une gueulante contre La Quadrature du Net. L’association de défense des libertés numériques a en effet pris fortement position en faveur de la rédaction actuelle de l’article 13 du texte, lequel, selon elle, procèderait à une frappe suffisamment chirurgicale pour ne concerner que les géants du numérique au profit d’acteurs alternatifs. Que nenni pour NextInpact qui lui reproche d’avoir été rendu aveugle par sa haine des centralisateurs du web. Vous misez sur qui ?
Si le monde de l’avocature parisienne devait avoir un « L’incroyable famille Kardashian », ça serait probablement le litige entre le Conseil de l’Ordre et Doctrine.fr. Pour rappel, il avait été révélé, le même jour qu’elle annonçait une levée de fonds historique de 10 millions d’euros, que la start-up française avait typo squatté des adresses emails de cabinets existants pour obtenir de greffes récalcitrants qu’ils lui transmettent des décisions de justice, pourtant censées être libre d’accès. A la suite d’une enquête interne, le Conseil de l’Ordre a finalement décidé de donner mandat au Bâtonnier de Paris pour ester en juste contre Doctrine.fr. S’il est vrai que la fin ne justifie pas les moyens, l’affaire a déjà coûté à Doctrine.fr son partenariat avec Infogreffe et la start-up a depuis fait amende honorable. D’aucuns diraient que c’était suffisant.
La présidente de la CNIL : « le nombre de plaintes a explosé »
Bilan à quatre mois pour le GDPR, en compagnie de la présidente de la CNIL, Isabelle Falque-Pierrotin – qui nous apprend, en somme, que l’implémentation se passe bien : les personnes concernées semblent s’approprier cet outil (les plaintes augmentent), les acteurs privés et publics aussi (les notifications de violations de données personnelles itou). Deux exemples peut-être pas forcément les meilleurs, mais qui du moins traduisent effectivement le passage du texte dans les mœurs. Tout cela n’est cependant qu’un début, puisque (cela n’aura échappé à personne) si la conformité est une petite montagne à gravir, c’est aussi un sentier à arpenter de nouveau chaque jour – et jamais seul : la CNIL évoque ainsi ses nombreux efforts dans le sens d’une collaboration, avec les acteurs concernés bien sûr, à travers la figure du DPO notamment, mais aussi avec ses homologues européennes, à savoir les autres autorités de contrôle, dans le cadre des quelques plaintes collectives spectaculaires qui ont marqué les premières semaines du nouveau règlement. Collaboration aussi, enfin, avec les pouvoirs publics, mais peut-être un peu plus en demi-teinte : le budget de l’autorité n’est toujours pas à la hauteur de ses missions, et, il faut bien l’admettre, ce n’est heureux pour personne.
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi pourrait ressembler Internet, s’il avait un visage ? Non ? Nous non plus à vrai dire. En revanche, si c’était un bâtiment, on sera surpris d’apprendre qu’il ressemble à une ancienne église – certes remplie de serveurs, mais église néanmoins, et peuplée de statues d’anciens employés en carton. Tout ça, c’est l’Internet Archive, un projet pas si récent que vous connaissez peut-être surtout à travers la « Wayback Machine », ce service en ligne qui vous permet de consulter des versions archivées de pages Internet – et dont on a pu se demander, devant différentes juridictions, s’il pouvait constituer une preuve recevable (par exemple pour démontrer des faits de contrefaçon en ligne). L’initiative est privée, mais son intérêt public à l’évidence : à l’heure où fake news et récupérations politiques tendent à faire vaciller plus que jamais notre foi en une vérité historique objective, l’Internet Archive se veut un phare dans la nuit… à condition d’être administrée avec ce qu’il faut de rigueur et d’intégrité, face aux lourds défis éthiques et intellectuels que pose l’archivage de ce patrimoine informationnel commun à toute l’humanité. La rude tâche du documentaliste, en somme, mais à l’échelle planétaire.
Disinformation crackdown: Tech giants commit to EU code of practice
La lutte contre les fake news est-elle vouée à relever de la sphère de l’autorégulation ? On serait tentés de le croire, tant les initiatives privées et encouragements institutionnels se multiplient en ce sens (tandis que côté législateur français, c’est au point mort) : témoin ce regroupement de grands éditeurs de services Internet (dont Google et Facebook au premier rang) autour de cinq grands principes liés à la transparence des contenus sponsorisés et du financement politique, à l’identification et la suppression des faux comptes et des bots, ou encore au traitement des signalements émis par les utilisateurs. Vraie avancée ou vœu pieux ? Les critiques relèvent déjà que ces engagements publics (par ailleurs appelés et salués par la Commission Européenne) sont en réalité (comme disent les anglais) « toothless », c’est-à-dire au fond bien dénués de force obligatoire. Face à la menace de nouvelles immixtions étrangères dans le cadre des toutes prochaines élections européennes, gageons que toute bonne volonté en ce domaine est déjà bonne à prendre.
What China Can Teach the U.S. About Artificial Intelligence
L’on vous parle régulièrement de la guerre à couteaux tirés à laquelle se livrent les USA et la Chine dans la suprématie de l’IA et la prise de contrôle du futur nouvel ordre technologique mondial. De nombreux articles présentent cette confrontation selon une grille de lecture occidentalo-centrée calquée sur une vision simpliste et très 1980’s du modèle économique de la Terre du Milieu. Il fallait le regard de Kai-Fu-Lee, chercheur en intelligence artificielle et investisseur sino-américain, pour mettre en lumière les subtilités de l’écosystème chinois de la tech qui repose sur des mécanismes plus complexes et profonds que la simple imitation des innovations qui se font outre-atlantique. L’on n’en dit pas plus et on vous laisse découvrir cette opinion éclairante. Ne vous formalisez pas sur la conclusion bisounours.