Cette semaine, une fois n’est pas coutume, on vous conseille un article politique sur la manière dont les avocats de Trump envisagent le droit constitutionnel. Côté tech, Buzzfeed va cesser son activité française, la filiale d’Alibaba consacrée au paiement fait la plus grosse levée de l’histoire, Apple a annoncé plein de trucs, un bug Facebook a causé des messages privés à ne pas l’être, pendant que Facebook donnait accès à des données sur ses utilisateurs à des firmes chinoises, la rumeur enfle sur la prochaine amende Google pour abus de position dominante et il se dit que la sanction, elle aussi, aura enflé, et ce pendant que les syndicats de publicitaires font la fronde contre le géant. Côté régulation, la loi sur les fake news est en plein vrai débat, la Commission propose d’investir un montant de 9,2 milliards d’euros dans le tout premier programme numérique et la libre circulation des données non personnelles est en bonne voie. Enfin, côté jurisprudence, notons cet arrêt intéressant sur la confidentialité des emails et la correspondance privée, la sanction de 250 000 € par la CNIL infligée à Optical Center (période transitoire entre les amendes de max 3 millions de la loi pour une République numérique et les 4%/20 millions du GDPR), cet arrêt de la CJUE qui considère le gérant d’une page Facebook comme coresponsable du traitement, et enfin, cette décision autrichienne qui qualifie YouTube d’éditeur et non pas d’hébergeur. Pour finir, Mathias vous propose un commentaire d’arrêt sur les constats d’huissiers et les stagiaires.
Éditions précédentes
2021
décembre
Celle qui cherche Dieu - Maj du 07/12/21
Celle qui a la gueule de bois - Maj du 30/11/21
novembre
Celle qui joue à saute mouton - Maj du 16/11/21
Celle qui est née dans un train - Maj du 02/11/21
octobre
Celle qui gomme les frontières - Maj du 19/10/21
Celle qui fait des boulettes - Maj du 12/10/21
Celle qui se lit avec la voix de François Morel #2 - Maj du 05/10/21
septembre
Celle qui conte - Maj du 21/09/21
Celle qui a fait ses cartons - Maj du 14/09/21
Celle qui fait ses courses de rentrée - Maj du 07/09/21
juillet
juin
Celle qui force - Maj du 22/06/21
Celle qui répond au LRAR de la semaine dernière - Maj du 15/06/21
Celle que vous allez recevoir par LRAR - Maj du 08/06/21
Celle qui se vaccine - Maj du 01/06/21
mai
Celle qui se mange en terrasse - Maj du 18/05/21
Celle qui télégramme - Maj du 11/05/21
Celle qui pose la dernière question - Maj du 04/05/21
avril
Celle qui fait Bang Bang - Maj du 20/04/21
Celle qui se lit avec la voix de François Morel - Maj du 13/04/21
Celle qui atteste de manière dérogatoire - Maj du 06/04/21
mars
Celle dont vous êtes le héros - Maj du 23/03/21
Celle qui part en fumée - Maj du 16/03/21
Celle qui fait le guignol - Maj du 09/03/21
Celle qui bourgeonne et pétule - Maj du 02/03/2021
février
Celle qui se grattouille - Maj du 16/02/21
Celle qui ose le fenouil - Maj du 09/02/21
Celle qui vaut bien un meme - Maj du 02/02/21
janvier
2020
décembre
Celle qui se ramasse à la brouette - Maj du 08/12/20
Celle qui enfile son tablier de chef-cuisinier - Maj du 01/12/20
novembre
Celle qui ne rate pas son décollage - Maj du 17/11/20
Celle qui est élue - Maj du 10/11/20
Celle qui se reconfine - Maj du 03/11/20
octobre
Celle qui cherche comment se débarrasser de l'hydre - Maj du 20/10/20
Celle qui cherche la transparence - Maj du 13/10/20
Celle qui fait une overdose de cookies - Maj du 06/10/20
septembre
Celle qui retourne vers le futur - Maj du 22/09/20
Celle qui se pose des questions - Maj du 08/09/20
août
juillet
juin
Celle qui ne contient que de l'actu - Maj du 23/06/20
Celle qui administre avec autorité - Maj du 16/06/20
Celle qui est peut-être trop géante - Maj du 09/06/20
Celle qui n'a toujours pas adopté la Hadopi - Maj du 02/06/20
mai
Celle qui veut se concentrer - Maj du 19/05/20
Celle qui cherche la solution - Maj du 12/05/20
Celle qui remonte la pente - Maj du 05/05/20
avril
Celle qui doit se numériser - Maj du 21/04/20
Celle qui ne se lit qu'avec une connexion Internet - Maj du 14/04/20
Celle qui a le droit de savoir - Maj du 07/04/20
mars
Celle qui est citoyenne de chez elle - Maj du 24/03/20
Celle qui se lit de chez soi - Maj du 17/03/20
Celle qui se requalifie - Maj du 10/03/20
Celle qui s'efforce d'être originale - Maj du 03/03/20
février
Celle qui voit le roi nu - Maj du 18/02/20
Celle qui domine le monde - Maj du 11/02/20
Celle qui fait cavalier seul - Maj du 04/02/20
janvier
2019
décembre
Celle qui pense collectif - Maj du 10/12/19
Celle qui détient le biopouvoir - Maj du 03/12/19
novembre
Celle qui ne fera pas de blague sur les cookies - Maj du 19/11/19
Celle qui est bien de son temps - Maj du 12/11/19
Celle qui s'anarchise - Maj du 05/11/19
octobre
Celle qui ne fait pas de politique - Maj du 22/10/19
Celle qui géopolitise l'e-sport – Maj du 15/10/19
Celle qui voit midi à sa porte - Maj du 08/10/19
Celle qui paiera pas - Maj du 01/10/19
septembre
Celle un brin trop utopiste - Maj du 17/09/19
Celle qui replonge dans le bain - Maj du 10/09/19
juillet
Celle qui aperçoit des cyborgs - Maj du 23/07/19
Celle qui copie sans plagier - Maj du 16/07/19
Celle qui ne veut pas juger la haine - Maj du 09/07/19
Celle qui n'est pas commune - Maj du 02/07/19
juin
Celle qui choisit la pilule de vérité - Maj du 18/06/19
Celle dont la recette évolue - Maj du 11/06/19
Celle qui a trop chaud pour écrire - Maj du 04/06/19
mai
Celle qui retient son souffle - Maj du 21/04/19
Celle qui veut rester entière - Maj du 14/05/19
Celle dont ce n’est pas la dernière saison - Maj du 07/05/19
avril
Celle qui se lit rapidement - Maj du 23/04/19
Celle qui tire la sonnette d'alarme - Maj du 16/04/19
Celle qui refuse de déserter - Maj du 09/04/19
Celle qui est averse au risque - Maj du 02/04/19
mars
Celle qui ne se laissera pas terroriser - Maj du 19/03/19
Celle qui vit sa vie (privée) - Maj du 12/03/19
Celle qui ne veut pas aller travailler - Maj du 05/03/19
février
Celle qui est plus grenouille que bœuf - Maj du 19/02/19
Celle qui ne LOL pas du tout - Maj du 12/02/19
Celle qui passe du bon temps - Maj du 05/02/19
janvier
2018
décembre
Celle qui ravaude sa robe noire - Maj du 11/12/18
Celle qui ne veut pas oublier - Maj du 04/12/18
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Celle qui ne casse pas les machines - Maj du 20/11/18
Celle qui ne s'est pas dédoublée - Maj du 13/11/18
Celle qui souffle ses bougies - Maj du 06/11/18
octobre
Celle qui est fracturée - Maj du 23/10/18
Celle qui doit devenir verte - Maj du 16/10/18
Celle qui doit se cyber-muscler - Maj du 09/09/18
Celle qui est virtuelle, mais bien réelle - Maj du 02/10/18
septembre
Celle qui ne veut plus d'hébergeurs - Maj du 18/09/18
Celle qui ne télécharge plus de films - Maj du 11/09/18
Celle qui entre en friction - Maj du 04/09/18
août
juillet
Celle qui va devoir payer - Maj du 24/07/18
Celle qui n'est pas championne qu'en foot - Maj du 17/07/18
Celle qui est insatisfaite - Maj du 10/07/18
Celle qui n'a pas de biais - Maj du 03/07/18
juin
Celle qui ne vous recalera pas - Maj du 19/06/18
Celle qui fait peau neuve - Maj du 12/06/18
Celle qui n'est pas si innovante que ça - Maj du 05/06/18
mai
Celle qui accueille le GDPR - Maj du 22/05/18
Celle qui ne se fait pas passer pour un humain - Maj du 15/05/18
Celle qui ose dire son nom - Maj du 01/05/18
avril
Celle qui a besoin de preuves - Maj du 17/04/18
Celle qui n'est pas autonome - Maj du 10/04/18
Celle qui ne vous trolle pas - Maj du 03/04/18
mars
Celle qui défend ses pépites et taxe les autres - Maj du 20/03/18
Celle qui détient la vérité - Maj du 13/03/18
Celle qui n'est manifestement pas illicite - Maj du 06/03/18
février
Celle du retour de la conscience - Maj du 20/02/18
Celle qui vous emmène dans les étoiles - Maj du 13/02/18
Celle du côté obscur des données persos - Maj du 06/02/18
janvier
2017
décembre
Celle qui s'envole aussi haut que le Bitcoin - Maj du 12/12/17
Celle du lièvre et de la tortue - Maj du 5/12/17
novembre
Celle où l'on parle régulation - Maj du 21/11/17
Celle du Paradis (et de ses papiers) - Maj du 14/11/17
Celle influencée par la Russie - Maj du 07/11/17
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Celle qui fait peau neuve – Maj du 12/06/18
L'actu en bref
Cette semaine, la Maj évolue : même contenu, nouvelle peau, la Maj fait sa mue. L’actu en bref est désormais, pour les professionnels les plus pressés, ce que vous lirez en premier. Nous vous proposons ensuite notre traditionnel édito de la semaine, avant de mettre en avant nos derniers articles et la sélection de lectures de la semaine. Nous espérons que ces clarifications vous plairont, n’hésitez pas à nous donner votre avis !
Le droit est là pour garantir le respect de certaines règles par l’ensemble des parties prenantes à la vie en société, et lorsque de nouveaux phénomènes sociétaux apparaissent, il est souvent nécessaire d’inventer de nouvelles règles avec. Ce rôle est généralement dévolu aux élus, qu’ils soient de l’exécutif ou du législatif, mais on assiste de plus en plus à l’irruption de nouvelles formes de régulation, du droit qu’on connait sous le nom de droit “souple” ou “mou“.
Le mou, plus fort que le dur ?
Le mouvement a débuté avec la responsabilité sociale des entreprises, ou RSE, politique consistant pour une entreprise à ne plus suivre que la seule loi du capital mais à également implémenter une réflexion éthique à ses choix, et donc, parfois, ne pas prendre la décision qui sera la plus profitable immédiatement en capital, mais celle qui sera la plus juste ou la plus morale. Les externalités d’une telle politique sont souvent positives, puisque ce qui est perdu en monnaie sonnante et trébuchante à un instant T l’est souvent regagné au niveau réputationnel plus tard.
La RSE montre ainsi qu’une certain autorégulation de l’entreprise est possible, puisque rien n’oblige une société à adopter une telle politique. Lorsque ce choix est fait, la matérialisation concrète de la politique, comme par exemple un code de conduite, peut à la fois servir d’argument devant un tribunal et d’arme contre la réputation de l’entreprise : son non-respect peut avoir des conséquences judiciaires et d’image. C’est pourquoi, de plus en plus, le législateur délègue son rôle aux sociétés et force à l’adoption de codes de conduite, pour miser sur l’autorégulation et cette double effectivité du droit souple. Un exemple est l’article L. 111-7-1 du code de la consommation, créé par la loi pour une République numérique, qui force les plus grandes plateformes à adopter un tel code – de telles dispositions sont également fréquemment envisagées par la Commission Européenne.
La concentration des pouvoirs
Cette approche peut cependant avoir des limites quand une seule personne est à la fois juge, partie et bourreau, comme ce peut être le cas avec Google en matière d’intelligence artificielle : le géant, pris la main dans le sac dans un contrat pour aider le Pentagone, fait finalement machine arrière en déclarant ne pas renouveler le contrat et en adoptant un code éthique de l’IA, tout en étant l’un des leaders dans la recherche en IA. D’une politique RSE louable, cette nouvelle peut très vite devenir une inquiétante concentration des pouvoirs.
La logique est parfaitement comparable à celle d’Elon Musk, qui créait il y a quelques temps un think tank dédié à la régulation de l’IA nommé OpenAI. Si Musk a désormais quitté le projet, affirmant justement qu’il ne voulait pas l’influencer, il est clair que les grandes entreprises ont désormais bien compris la force de la RSE. Si celle-ci peut servir à échapper au droit dur et à soi-même modeler ses propres règles pour les phénomènes sociétaux que l’on créé, elle n’en reste pas moins une arme à double tranchant, dont il ne faut pas sous-estimer les potentiels impacts en cas de non-respect : la balle est dans le camp de Google, dont on n’attend que le respect de son 4ème principe guidant l’intelligence artificielle, be accountable to people (faire face à ses obligations).
Signé Aeon
Arrêt sur arrêt : Cass. Civ. 1ère, 25 janvier 2017, 15-25.210
Aujourd’hui, un commentaire d’arrêt encore frémissant de Mathias sur la validité des constats d’achat et le principe d’indépendance du tiers acheteur au regard de la loyauté dans l’administration de la preuve (oui, de celui-là) qui nous montre que tout n’est pas totalement perdu en la matière. De quoi mettre du baume au cœur en ces journées pluvieuses.
Ce qu'on lit cette semaine
La guerre intestine qui traverse Google depuis plusieurs semaines au sujet de son implication dans un projet tendant à développer des outils d’intelligence artificielle pour faciliter l’analyse des images collectées par les drones de l’armée américaine, Project Maven, et qui a trouvé un écho retentissant auprès des googlers, pour comme contre, vient de connaître une issue en demi teinte. Il y a quelques jours, Sundar Pichai, CEO, a communiqué une série de lignes directrices devant guider le développement de l’IA en interne, lesquelles indiquent notamment que les collaborations dans la défense ne cesseront pas mais que Google ne participera pas à la création d’armes intelligentes. Reste encore entière la question de la force contraignante de ces règles, en particulier en l’absence de création d’un organe de surveillance extérieur. Mais surtout, à supposer qu’elles soient effectivement appliquées, l’on se demandera comment Google peut être certain que ses technologies ne seront pas in fine implémentées à des fins militaires. Après tout, s’il n’y a qu’un pas entre le nucléaire civil et militaire, il est possible que tel soit aussi le cas en matière d’IA.
Shutting down ePrivacy: lobby bandwagon targets Council
Etat des lieux de l’échiquier politico-légistique autour du projet de règlement e-Privacy, nouveau sujet d’attention depuis le franchissement (tant attendu) du 25 mai : où l’on apprend que le texte introduit par la Commission aura déclenché des passions et un lobbying sans précédent auprès des institutions européennes, et en particulier du Conseil de l’Union. De source anonyme, ce lobbying serait représenté “à 99%” par le secteur de l’industrie (l’article rappelant, à juste titre, que les acteurs les plus directement concernés sont les éditeurs de presse/média, les régies publicitaires, les GAFAM et les opérateurs télécoms), et particulièrement offensif. Si l’intention est bonne (renforcer la protection de la vie privée des utilisateurs d’Internet à l’égard notamment du tracking, ainsi que la confidentialité des communications électroniques), la réalisation est donc à tout le moins laborieuse ; gageons que le travail législatif aboutira à des solutions acceptables tant du point de vue éthique que pratique – mais ça n’est pas gagné.
La (double) proposition de loi fake news, décidément sous le feu des critiques, semble plus que jamais risquer d’exploser en vol, alors que les débats s’enlisent au sein de l’Assemblée Nationale autour de la définition même de la notion de “fausse information” : après deux versions, celle-ci semble toujours soit trop dangereusement large, soit carrément tautologique. Le texte n’est pourtant pas dénué d’intérêt, en ce qu’il n’est pas comme (comme on a pu le lire) un doublon de la loi de 1881 sur la liberté de la presse : en se concentrant sur la responsabilité des intermédiaires techniques notamment, à travers des obligations de transparence renforcées, la proposition prend la mesure, raisonnable, du rôle essentiel et toujours croissant joué par certaines plateformes dans la diffusion de l’information aujourd’hui. Il n’en reste pas moins qu’à trop s’attacher sur le critère objectif de la fausseté du fait allégué, toutes les tentatives de circonscrire la notion semblent achopper à l’écueil du délit d’opinion ; on hasardera l’idée qu’une définition satisfaisante semblerait pouvoir inclure l’élément subjectif (en réalité déterminant) de l’intention de désinformer, lié par exemple à l’origine de l’information. Il n’en resterait pas moins des difficultés pratiques certes importantes, lorsque cette origine échappe à toute visibilité, et que l’essentiel des relais sont en général opérés de bonne foi. Peut-être sommes-nous ici, à bien y penser, face à la nécessité d’un aveu d’humilité de l’outil normatif, qui ne peut, en vérité, être une solution à tout.
La réforme de l'audiovisuel public se poursuit… lentement
L’on en apprend un peu plus sur la stratégie du gouvernement pour sauver le mastodonte en perte de souffle qu’est l’audiovisuel public. Suppression de la diffusion télévisée de France 4 dont l’offre sera entièrement numérique, régionalisation des programmes de France 3 pour se rapprocher des gens, collaboration cross-media entre France 3 et France Bleu, maintien de l’investissement dans la création de contenu culturel plus un tas d’autres propositions. Malgré ces belles promesses, de l’inertie, des vents contraires, et des missions à n’en plus finir. Affaire à suivre donc mais sans trop se presser.
Une interview avec l’ovni diplomatique danois : Casper Klynge. Il y a quelques mois de cela, le Danemark a nommé le premier ambassadeur du monde dont la charge est de représenter les intérêts d’un pays auprès des grandes firmes du numérique. Signe de ce que le pouvoir des géants du net n’est plus seulement commercial (on ne s’en serait jamais douté) et que l’on commence doucement à les traiter comme une puissance géopolitique en tant que telle, l’échange avec Klynge nous révèle notamment que les sujets de ses préoccupations sont aussi variés que la fiscalité, le RGPD, la coopération judiciaire ou la responsabilité des plateformes mais aussi, de manière sous-jacente, d’organiser une lutte de l’Occident pour que le développement technologique mondial véhicule les valeurs qui l’unient face à l’ascension fulgurante de la Chine en matière d’innovation. L’on remarquera pour finir la manière avec laquelle la question de l’assimilation des GAFAM à des Etats a été évitée, ce qui constitue, de fait et en soi, déjà une réponse.
Le filtrage industrialisé s'incruste dans la directive sur le droit d'auteur
Coup de tonnerre en prévision de plus en plus nette au pays des intermédiaires techniques : le projet de directive sur le droit d’auteur, dans les tuyaux de l’Union Européenne depuis plusieurs années maintenant, franchit une nouvelle étape législative avec l’adoption de la version du Comité des Représentants des Etats au Conseil (Coreper). On y retrouve le fameux article 13, porteur d’une obligation de filtrage technique généralisé à la charge des intermédiaires techniques, en contradiction directe avec leur régime de responsabilité limitée, tel que nous le connaissions depuis la directive e-Commerce. En somme : il ne serait, selon ce projet, possible de retrouver le bénéfice de ce régime qu’en démontrant avoir bien mis en place les mesures de filtrage permettant d’identifier et de bloquer les contenus correspondant aux données fournies par les titulaires de droit. D’interdit par principe dans la directive e-Commerce, le contrôle généralisé a priori des contenus deviendrait donc la norme – pour ce qui concerne le droit d’auteur uniquement. Si la proposition se fonde sur un donné technique réel (les mécanismes de type ContentID étant déjà en place chez certains hébergeurs comme Youtube sur une base purement volontaire), on peut se demander si elle prend véritablement acte du difficile équilibre à ménager entre liberté d’expression, protection des oeuvres de l’esprit et réalité des modèles techniques et économiques d’Internet. Affaire à suivre.
Google’s mobile web dominance raises competition eyebrows
La relation entre le droit de la concurrence et Google est une danse qui semble ne jamais s’interrompre. Après sa condamnation au versement d’une amende de 2,42 milliards pour le service Google Shopping en juin de l’année dernière et à côté de deux enquêtes en cours concernant d’une part la préinstallation d’applications éditées par Google sur les smartphones Android, et d’autre part l’imposition de conditions d’exclusivité pour ses services de régie publicitaire Adsense, l’ouverture d’un quatrième dossier n’est pas à exclure. Il s’agirait là de l’outil Accelerated Mobile Pages (AMP), un outil open source piloté par Google permettant de faciliter le chargement de sites web sur mobile. Le problème ? L’algorithme de recherche de Google semble favoriser les sites internet qui se chargent rapidement et qui utilisent AMP, contraignant les éditeurs de site web à implémenter la technologie de Google dans leur site pour remonter dans les résultats et générer plus de trafic. Malgré les sollicitations croissantes des éditeurs auprès de la Commission Européenne, cette dernière a toujours refusé de se prononcer. C’est peut être là l’indice qu’une nouvelle enquête sortira bientôt du chapeau de Margrethe Vestager.