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Celle qui ouvre ses données – Maj du 26/06/18

L'actu en bref

Cette semaine, côté tech, Tesla a affirmé avoir été hackée de l’intérieur par un homme qui lui prétend être lanceur d’alerte, ça va toujours pas top pour Snapchat, IBM veut qu’on débatte avec des IA, Apple a été condamné en Australie pour son SAV, Xioami mise sur une belle IPO à Hong Kong. Notons aussi, à l’international, le recours intenté par l’ICANN contre la décision rendue à son encontre en Allemagne, une nouvelle étude affirmerait qu’il y a 39% de chances qu’on soit seul dans l’univers (et donc 61% de chances d’aliens ?), et Trump a créé un nouveau corps d’armée, celui de l’espace. Côté national, France Stratégie a fait le point sur la blockchain, l’ADLC a fait le point sur elle-même, une charte numérique à valeur constitutionnelle a été proposée, la loi données personnelles a été promulguée, et l’administration se lance dans l’IA. On conclut avec une longue, mais intéressante et pédagogique, infographie de ce qu’est vraiment le machine learning – Part 1Part 2.

Faites la Maj, et à la semaine prochaine !

Le développement fulgurant du monde numérique est en grande partie du à la production croissante de données : un article de blog d’IBM estimait en 2013 que 90% des données alors disponibles avaient été produites de 2011 à 2013, et que 2,5 trillions de bytes de données étaient produites chaque jour. Il est donc légitime de se demander, face à cette quantité gargantuesque de data (notons d’ailleurs l’euphémisme que constitue l’expression “big data“), pourquoi l’open data fait tant parler.

La demos-data

Le site de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) le rappelle : l’idée que l’administration est redevable de son action envers les citoyens remonte aux fondements même de la création de la démocratie en France, et notamment à l’article 15 de la DDHC qui dispose que “la Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration“. L’open data, le fait pour toute entité d’ouvrir des jeux de données au grand public afin de permettre leur réutilisation, peut ainsi relever de la mission même de l’administration publique. Quel meilleur moyen de demander compte que d’obtenir les données produites ?

Dans cette optique, l’open data public se généralise progressivement et sûrement depuis la DDHC : la loi CADA de 78 proclame justement une liberté d’accès aux documents administratifs, une directive européenne de 2003 harmonise la réutilisation des informations publiques (transposition en 2005) et un décret de 2011 précise que l’open data public doit être gratuit. Plus récemment, la loi Macron de 2015 a ouvert certains monopoles afin d’élargir l’open data, et surtout, la loi pour une République numérique a consacré un principe général d’open data, et ce pendant que parallèlement, la mission Etalab était créée (en 2011) et prenait de l’ampleur. Aujourd’hui, le principe est donc celui de l’open data, et donnée oblige, la plateforme de référence est data.gouv.fr.

Le prix de l’ouverture

Cependant, l’ouverture massive de données n’est pas sans coût : la donnée, malgré son immatérialité, doit bien être stockée physiquement sur un serveur. Avant même cette étape, il est nécessaire d’avoir mis en place les techniques organisationnelles nécessaires à sa production dans un format exploitable, et disposer des logiciels et des équipements de traitement pour ce faire. Des exemples récents montrent ainsi les difficultés de mise en pratique des idéaux de l’open data.

Au niveau de la justice, les noms des parties personnes physiques doivent être retirés (cf. cette recommandation de la CNIL), ce qui requiert soit des algorithmes et des capacités de traitement assez poussés (disponibles pour l’instant uniquement dans le privé), soit beaucoup de temps passé. De même, l’INPI est censé détenir les données d’entreprises collectées par les greffiers, mais ne les a pas encore rendues publiques, faute de moyens adéquats. À l’heure de la startup nation, et alors que la donnée est le cœur de l’intelligence artificielle, n’est-il pas temps de se donner les moyens de nos ambitions, ne pas rester dans l’ombre du développement de l’IA ?

Le Gif de la semaine


À la semaine prochaine, en regardant où on met les pieds