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Celle qui ne s’est pas dédoublée – Maj du 13/11/18

L'actu en bref

Cette semaine, la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs a rapporté que la collecte de droits d’auteur dans le monde a atteint un montant (record) de 9,6 milliards d’euros en 2017, tout en pointant du doigt les faibles montants remontés par YouTube – la riposte de Google ne s’est pas faite attendre, pendant qu’en parallèle le géant annonçait de nouvelles mesures anti-harcèlement. Sinon, Tim Berners-Lee lance une campagne #ForTheWeb, Samsung a présenté un smartphone pliant, Tesla a nommé la remplaçante d’Elon Musk, Robyn Denholm, et Disney prépare Disney+ en concurrence à Netflix. Côté vieux continent, Google pourrait faire l’objet d’une troisième amende gargantuesque pour pratiques anticoncurrentielles, pour AdSense, Canal+ et le cinéma français ont fini par trouver un accord permettant de débloquer les discussions sur la chronologie des médias, AirBnB est assigné en concurrence déloyale par une union hôtelière, la taxe GAFAM patine pendant que les députés français veulent une taxe cryptomonnaies, la CNIL a mis en demeure une nouvelle société pour abus sur un SDK, l’ANSSI a annoncé avoir identifié une liste de 122 premiers opérateurs de services essentiels (directive NIS) et service-public.fr fait un topo sur la mort numérique. Enfin, la course à l’IA est à l’honneur puisque l’UE va tester des contrôles aux frontières augmentés, pendant que la Chine dévoile un présentateur de journal télévisé de synthèse. Nous, nous continuons à vous proposer de faire une Maj bien humaine, et à la semaine prochaine !

Selon Ray Kurzweil, inventeur américain désormais haut cadre chez Google, la singularité arrivera d’ici 2045. La singularité, c’est le nom donné au moment (s’il arrive) où la machine dépassera l’homme intellectuellement, où elle aura pris conscience d’elle même et sera vraiment, littéralement, une intelligence artificielle. Une prédiction largement basée sur la loi de Moore.

Doubler pour mieux miniaturiser

La Loi de Moore, c’est la constatation, faite dans les années 60 par le fondateur d’Intel, que l’on était capable de doubler le nombre de transistors dans un processeur tous les ans, et donc, de doubler la capacité de calcul tous les ans. L’observation que la Loi de Moore continuait à se vérifier chaque année a permis des développements technologiques sans commune mesure : pouvoir prédire avec une grande fiabilité l’état de la technique de demain permet de mieux concevoir aujourd’hui, qu’il s’agisse de nouvelles innovations ou de mettre à jour de précédentes technologies.

C’est notamment grâce à la Loi de Moore que l’état actuel de la technique a été réalisé, en particulier en ce qui concerne la miniaturisation, si normale à l’ère du Macbook Air, et pourtant si surprenante quand on se souvient que la tendance était plutôt inverse il y a quelque temps, quand les ordinateurs les plus puissants étaient nécessairement les plus gros. Il est ainsi marquant que les plus grands auteurs de science-fiction tels qu’Isaac Asimov aient été capables de prédire la plupart des phénomènes d’aujourd’hui, sans toutefois parvenir à concevoir que la prouesse technologique consisterait également à réduire la taille de nos engins : dans sa nouvelle La dernière question, Asimov imagine ainsi des ordinateurs de la taille de planètes, puisant leur énergie dans des soleils.

La disparition de (la loi de) Moore

La réalisation d’une véritable conscience artificielle dépend à la fois de nouvelles prouesses en termes d’algorithmie et de software, mais aussi et surtout en termes de matériel et de hardware : le cerveau humain reste l’une des machines de calcul les plus performantes qui soit, et surtout, la plus efficiente, de loin – il consomme très peu pour sa taille et ses capacités. Les progrès de l’informatique moderne reposent ainsi grandement sur notre capacité à continuer à réduire la taille de nos processeurs tout en augmentant leurs capacités de calcul et en diminuant leurs besoins énergétiques, et c’est pourquoi la Loi de Moore est si essentielle à l’état actuel de la technologie : bien que le rythme avait baissé à un doublement tous les deux ans, elle est restée vérifiée pendant près de 50 ans, témoignant d’une capacité constante d’innovation.

Il semble cependant que la Loi de Moore est désormais morte et enterrée (le dédoublement des capacités de calcul ne survient plus à intervalles régulier), et la question pour l’avenir est donc : quid ? La tech s’est évidemment saisie de la question et cherche de multiples réponses, tant du côté de l’ordinateur quantique que sur de nouvelles architectures de puces, mais il s’agit donc désormais de naviguer sans voir l’étoile polaire, en attendant de lever le voile grâce à une nouvelle prouesse. Il semble donc de plus en plus improbable que la prédiction de Kurzweil se réalisera, et l’on peut donc se contenter pour le moment de réfléchir aux problèmes posés par la version actuelle de l’intelligence artificielle – de quoi nous occuper jusqu’en 2045 ?

Le Gif de la semaine


À la semaine prochaine, avec grâce !