La Maj d'

La newsletter d'actu techno-juridique : tous les mardis matin à 9h, faites la mise à jour !

En cliquant sur “S’abonner”, vous consentez à recevoir la newsletter d’Aeon (la “Maj”) chaque mardi matin à l’adresse email que vous avez indiquée. Les données saisies dans les champs ci-dessus nous sont nécessaires pour vous adresser la Maj par l’intermédiaire de notre prestataire MailChimp, et ne sont utilisées qu’à cette fin.

Vous consentez également à ce que MailChimp collecte, par l’intermédiaire d’un traceur placé dans l’email contenant la newsletter, des informations relatives à l’ouverture de cet email et à votre lecture de la Maj. Ces informations ne sont utilisées par Aeon qu’aux fins d’améliorer la Maj et son contenu, et ne sont partagées avec aucun tiers hormis le prestataire MailChimp.

Si vous souhaitez lire la Maj sans que ces informations soient collectées, notez que vous pouvez la retrouver à tout moment à cette adresse aeonlaw.eu/maj. Vous pouvez également vous abonner au flux RSS de cette page pour être averti de chaque nouvelle Maj dès sa parution, en cliquant ici !

Pour plus d’informations, consultez la Politique de Confidentialité d’Aeon en cliquant ici.


Celle qui attend toujours son géant – Maj du 28/08/18

L'actu en bref

Cette semaine, c’est la rentrée de la Maj, et nous espérons que vous avez pu profiter de vos vacances (ou que vous en profitez toujours) ! L’été n’a pas été de tout repos pour le monde de la tech, donc voici un recap. Beaucoup de news chez les grandes boites de la tech, avec d’abord Google, poursuivie en justice pour le suivi abusif de données de géo-localisation et dont les employés se soulèvent à nouveau pour contester le projet de déploiement en Chine d’une version censurée du moteur de recherche, et ce tandis que de nombreuses sociétés s’élèvent contre les tarifs de son app store. Ce dernier problème touche aussi Apple, qui, tout en dépassant la barre des 1000 milliards de dollars de valorisation, a vu sa sécurité mise à l’épreuve par un adolescent de 16 ans. A suivre également, un été peu réjouissant pour Elon Musk et Tesla, des tests de publicité sur Netflix, et la limitation du nombre de VTC à New York. En France, notons le départ de Foodora et la belle levée de fonds de Deezer (160 M€). Du côté de la blockchain, le WSJ affirme que de nombreux cours de cryptomonnaies sont manipulés, tandis que des acteurs majeurs du Bitcoin s’allient pour promouvoir l’autorégulation. Des nouvelles en IA également, avec la vente prochaine par Christie’s d’une œuvre réalisée par une IA. Bien entendu, le monde de la donnée personnelle ne s’est pas reposé non plus : citons la publication du décret d’application de la nouvelle LIL, le quadruplement des demandes auprès de la CNIL britannique depuis le GDPR et l’amende de 50 000 € infligée par la CNIL à Dailymotion pour des manquements de sécurité, qui n’a pas dû pouvoir justifier d'”erreurs humaines”. Enfin, quittons-nous sur cette question : que se passe-t-il en une minute sur Internet, en 2018 ?

Une longue Maj à faire, et à la semaine prochaine !

P.S. Nous n’avons pas souhaité faire une Maj trop longue, mais ces 4 articles valent également le détour :

Pendant que toute la France ou presque prenait son mois d’août, les éditeurs de Bloomberg se posaient une question qui vaut le coup d’être posée : pourquoi n’y a-t-il pas de géant de la tech Européen ? La question devrait d’ailleurs être pourquoi n’y en a-t-il plus, pour ceux qui se souviendront de leur Nokia 3260 indestructible. Toujours est-il que le constat est flagrant : après les géants de la tech américains, le monde compte désormais avec des géants asiatiques, mais attend toujours les mastodontes du vieux continent.

Des raisons structurelles

Plusieurs raisons peuvent être évoquées utilement, la plus évidente étant bien entendu la disparité des marchés : la conquête du marché français ne signifie pas que le marché allemand répondra de la même manière, ni même qu’un marché existe en Allemagne. Il est ainsi possible d’être le leader dans un pays, et complètement inconnu chez le voisin. Mais de telles différences ne peuvent être la seule réponse à la question, ni même franchement être une réponse tout court : l’ambition de devenir un leader mondial d’un secteur nécessite par définition de surmonter de tels défis, qu’importe que le marché initialement conquis soit de 65, de 350 ou de 1000 millions de personnes.

La raison est donc peut-être un manque patent d’ambition, que Bloomberg illustre d’ailleurs en prenant l’exemple d’une société de jeux vidéo finlandaise, Supercell Oy : la société a préféré être rachetée rapidement à 10 milliards et rembourser ses investisseurs plutôt que de tenter une croissance en-dehors de ses plates-bandes. Les plates-bandes en question ne sont d’ailleurs pas que géographiques : le statut de géant de la tech requiert en effet non seulement la volonté de croitre internationalement, mais également de diversifier ses activités de manière intelligente : Amazon ne fait plus que des livres, Google plus que de la recherche, et même Facebook ne se limite pas à un réseau social. Le manque d’ambition de la tech européenne tiendrait donc au fait que nos startupers peinent à penser au-delà de leurs frontières géographiques, de leurs champs de compétences et de leurs cœurs de cibles initiaux.

Des raisons… d’espérer ?

Si tant est que créer un géant mondial de la tech est bien un but à atteindre, et que l’Europe se donne les moyens financiers d’y arriver (l’émergence d’un géant de la tech européen dépend avant tout des montants à la disposition des startups et des aides qui leurs sont offertes), il reste possible d’espérer que les choses changent. Le climat actuel semble en effet être propice : le modèle du géant de la tech américain ne séduit plus, au vu du nombre croissant de scandales qui fragilisent les titans d’outre-Atlantique, tandis que le modèle chinois ne séduit pas encore totalement à une échelle globale – combien êtes-vous à utiliser WeChat ou Baidu ?

Surtout, l’Europe s’est patiemment mais sûrement armée d’un arsenal juridique qui permet une certaine uniformité sur le marché (ce qui n’est pas le cas aux États-Unis par exemple, ou le droit diffère parfois plus d’un État à l’autre qu’entre deux États membres de l’UE !) mais également de se dresser contre les abus des géants étrangers. L’heure est peut-être venue d’assister à l’émergence d’un géant de la tech promoteur des valeurs européennes de respect de la protection des données et de la concurrence, entre autres. À la big data, il est ainsi possible d’opposer la smart data : se servir de moins de données, mais mieux, plus intelligemment. Dans une telle conception de la donnée, le GDPR n’est plus un frein à l’innovation mais son socle. La data est là, il ne reste plus qu’à être smart.

Le Gif de la semaine


À la semaine prochaine, en ayant réglé le PV