Cette semaine, on va encore devoir vous parler de sujets un peu évoqués les semaines : la loi Avia contre la haine en ligne et la responsabilité des plateformes du web. Loi visant à lutter contre les contenus haineux en ligne d’abord, parce qu’Aeon a joint sa voix à celle de Wikimédia France, de TechIn France, de la Quadrature du Net et même, fait rarissime, de l’Electronic Frontier Foundation, sans oublier celles des 60 sénateurs à l’origine de la saine : nous pensons en effet que les dispositions de la loi Avia qui réforment le formalisme de la notification aux hébergeurs, et en particulier l’obligation de tenter de communiquer préalablement avec l’auteur des contenus, portent atteinte à la fois au principe du contradictoire et au droit au recours effectif, ce que nous venons de faire valoir aux membres du Conseil constitutionnel dans une contribution que nous publions. Toujours dans le sujet de la responsabilité des plateformes du web, on ne peut pas ne pas dire 2 mots sur le bras de fer Trump-Twitter : alors que le réseau social avait jusque là résisté à agir contre le plus twittos des présidents en exercice, la plateforme au petit oiseau a apposé sur un tweet du président américain une bannière renvoyant vers des “faits” (sous-entendant pas très implicitement que le président avait tweeté des fake news). Quelques jours plus tard, Twitter a franchi une étape de plus en restreignant l’accès à un tweet de Trump (relatif aux événements tragiques de ces derniers jours) susceptible d’attiser la haine. Cela a conduit Donald Trump à adopter un décret présidentiel visant à restreindre l’application de la “clause du bon Samaritain” du régime de responsabilité des hébergeurs américain, qui permet aux réseaux sociaux tels que Twitter de prendre de bonne foi des mesures de contrôle des contenus sans perdre leur régime de responsabilité limitée. Affaire à suivre, sachant que le décret donne également à la FCC, présidée par un proche du président, pour poser les bases d’une réforme du texte, que l’attitude à avoir fait débat parmi les grandes plateformes, Mark Zuckerberg ayant jusqu’à présent tenu bon sur sa position que ce n’est pas à Facebook “d’arbitrer la vérité”, que du côté européen on soutient Twitter et que le sujet est déjà devant les tribunaux américains. Sinon, l’heure tardive de parution nous permet de vous relayer la consultation publique sur le Digital Services Act, qui vient d’être lancée par la Commission ; StopCovid devrait être officiellement là mais semble avoir du retard après avoir été validée par le Parlement et la CNIL mais pas par le barreau de Paris ; la CNIL irlandaise prépare une première décision (très attendue #mieuxvautdeuxansaprèsquejamais) contre Twitter ; la personnalité qualifiée de la CNIL rend son 5ème rapport ; un sondage IFOP mené à la demande de Doctrine donne des billes sur l’effet de la crise sur la transformation numérique de l’activité des professionnels du droit. On se quitte sur une minute spatiale, SpaceX étant devenue la première entreprise privée à transporter des humains dans l’espace – on en profite pour vous laisser avec ces deux infos capitales : l’urine humaine sera essentielle à la vie sur la Lune et le sexe dans l’espace, c’est probablement très compliqué. Pour savoir si ces infos vous seront utiles, rendez-vous sur ce splendide simulateur d’amarrage à la station spatiale internationale.
Faites la Maj, et à la semaine prochaine !