Il était une fois, dans une Maj merveilleuse où la normativité coule à flot et abreuve des justiciables qui conversent nonchalamment en binaire tout en se repaissant, sybarites doucereux, de textes de lois cueillis à même les législateurs, une grande méchante CNIL.
Cette grande méchante CNIL, depuis plusieurs lunes déjà, alignait, armée de ses mesures correctrices, tous les farfadets trop gourmands en cookies et ceux qui voulaient juste jouer avec les bases de l’INSEE en créant des fiches entreprises. Elle terrorisait petits et grands indistinctement, en leur racontant, le soir, des histoires de rançongiciels qui détruisent les systèmes d’information des petits cochons ou en publiant des outils dont le seul but était d’évaluer à quel point ils étaient pas conformes à cette règlementation très très ennuyeuse et pas drôle qu’est le RGPD. Parfois même, elle sollicitait leur aide, comme c’est le cas du secteur du recrutement, pour mieux édicter les règles qu’ils devront respecter au lieu de courir dans les prés de la donnée et d’en faire des jolis bouquets. Cette grande méchante CNIL n’était pas la seule à embêter son monde.
Les institutions de l’Union Européenne, après s’être fait gronder fort fort par cette vielle grande tante très moche de CJUE, s’étaient également mises à dire non à tout accord pour le transfert serein de données dans les contrées outre-Atlantique, à vouloir étendre son emprise jusqu’aux mondes où les gens ne sont pas intelligents naturellement, et à structurer la coopération des mignons petits rois européens pour qu’ils construisent plus d’antennes GGGGG maintenant que tout le monde a reçu sa puce avec les seringues qui piquent, et des machines qui font mieux bip bip. Il fallait devenir numériquement autonomes et résilients, qu’elles disaient.
Tout le fun disparaissait progressivement. On discutait d’appliquer la copie privée à la mémoire flash pour quand on met du direct sur pause. Les initiatives pour faire en sorte que les internautes se parlent plus entre eux plutôt que de lire du contenu sponsorisé produisaient des effets indésirables. Les robots juges étaient racistes de manière systémique et sanctionnaient ceux qui respectaient le code de la route. On parlait même de ce que tout allait finir par brûler parce que personne ne respectait les accords de Paris.
Alors les riches sont allés dans l’espace.
Fin (mais à la semaine prochaine)