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Celle qui est insatisfaite – Maj du 10/07/18

L'actu en bref

Cette semaine, Jean-Pierre Landau a remis son rapport sur les cryptomonnaies et préconise de ne pas réguler, tandis qu’une personne prétendant être le créateur du Bitcoin Satoshi Nakamoto a publié un extrait de livre à paraitre ; la CNIL a fait le point sur la nouvelle loi informatique et libertés ; le CNNum est ressuscité et a même une feuille de route ; Autolib’, c’est fini, mais Renault prend le relai ; la CJUE va anonymiser les noms des parties (mais conserve les noms des magistrats) ; il est désormais possible de déposer une pré-plainte en ligne pour certaines infractions d’abus de liberté d’expression ; Sonos prépare une entrée en bourse ; le cadre de lutte contre les fake news est adopté par l’Assemblée Nationale ; les 3 milliardaires les plus riches sont issus du monde de la tech ; vous pouvez voter sur la poursuite (ou non) du changement d’heure en Europe.

Enfin, il semble que les algorithmes ne sont pas encore au top champions en matière de prédictions sportives (et donc que les sites de paris ont encore de beaux jours devant eux) puisqu’une IA avait prédit l’Espagne et l’Allemagne comme les deux gagnants les plus probables de la coupe du monde. Notons quand même que la France et la Belgique sont respectivement classées 4ème et 5ème – gageons que l’IA aura au moins eu juste sur le fait que la France a plus de chances de gagner que la Belgique.

Faites la Maj, et à la semaine prochaine !

Alors que beaucoup de unes ont récemment fait état de la chute de popularité du Président de la République, il semble que la grogne gagne tous les sujets de société et que l’humeur est à l’insatisfaction. C’est en tout cas ce qui ressort de l’actualité des derniers jours, qui met en lumière les clivages et les tensions qui sont créés ou exacerbés par le numérique.

Les malheurs de la propriété intellectuelle

La propriété privée est en elle-même un sujet qui peut susciter de la discorde, puisque certains courants de pensée la remettent en cause comme facteur d’inégalités et de domination illégitime. Elle est encore plus clivante lorsqu’elle est immatérielle : si en pratique, on peut s’approprier un bien tangible en empêchant un autre d’y avoir accès, cette matérialisation du droit d’exclure inhérent à la propriété ne peut s’exercer sur un bien immatériel sans concept juridique. La propriété intellectuelle est donc source de débats et de dissensions, en particulier depuis l’avènement du numérique, qui facilite tant le partage de contenus. Il n’est donc pas étonnant que le rejet de la proposition de Directive droit d’auteur par le Parlement européen (le texte n’est pas enterré mais passe sous l’égide du Parlement en son entier et non de la seule commission juridique) cristallise l’insatisfaction.

Loin d’être simplement un combat entre les GAFAM et les auteurs, ce texte a réuni des acteurs pourtant habituellement adversaires : l’insatisfaction envers certains articles de la proposition était telle que les défenseurs des libertés numériques et les pères fondateurs d’Internet se sont retrouvés les improbables alliés objectifs des géants du net, tout en utilisant l’exemple de leurs meilleurs ennemis comme argument contre le texte. Les systèmes de détection automatique de contenus contrefaisants, qui devaient être généralisés par le texte, sont en effet source d’insatisfaction de longue date, ce qui n’a pas manqué d’être répété à l’envie. La boucle est bouclée enfin, quand les défenseurs initiaux du texte se déclarent eux-mêmes déçus, et dénoncent l’intervention des plateformes d’Internet, le plus souvent non-européennes, dans le débat continental.

Le mécontentement généralisé

On retrouve le mécontentement partout dans les grandes actualités de la semaine : le Parlement européen est insatisfait de la mise en œuvre du Privacy Shield par les États-Unis ; les salariés des grandes boites de la tech se rebiffent contre les contrats de défense de ces dernières ; les smartphones peu chers se rémunèrent en données personnelles, au grand dam des utilisateurs ; les défenseurs des libertés numériques comme la Quadrature du net se désolent des atteintes qui sont portées à leur encontre… Le déplaisir semble être partout.

Face à ces contrariétés, quelle attitude adopter ? Le numérique est-il la pomme de la discorde ou simplement un symptôme de celle-ci ? Avons-nous de plus en plus de sujets de mésententes ou celles-ci sont-elles simplement amplifiées par l’instantanéité de l’information ? Espérons qu’au moins, cette Maj vous aura satisfait (et puis, on est en demi) !

Le Gif de la semaine


À la semaine prochaine, en espérant célébrer comme ce TRex !