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Celle qui se dévoile tout en partant en vacances – Maj du 31/07/18

Transparence

L'actu en bref

Cette semaine, c’était l’annonce des résultats trimestriels des GAFAM, et c’est Facebook qui a volé la vedette : en annonçant une croissance du nombre d’utilisateurs bien plus faible qu’escompté, Facebook a montré des signes de ralentissement qui se sont soldés par une perte de 120 milliards de dollars de valorisation boursière. Rien à signaler du côté des autres géants de la tech, qui continuent à très bien se porter. A remarquer également côté tech, l’action en contrefaçon de brevets intentée par une certaine “SpeakWare Inc.” contre Apple, Samsung et Microsoft pour des enceintes connectées, le rachat de ses principaux concurrents par Slack pour faire face à Microsoft et un rapprochement entre Fujitsu et Aeon, pas nous, les autres. A noter chez nous, une amende de 20 millions d’euros pour Fnac Darty pour atteinte au droit de la concurrence, la validation de la loi sur le secret d’affaires par le Conseil constitutionnel, la création d’un nouveau site pour la CADA avec tout un tas de nouvelles fonctionnalités et l’adoption par le Sénat (sans modification) de la loi de ratification de l’ordonnance transposant la directive de 2015 sur les services de paiement (DSP2). Surtout, on a découvert plein d’eau sur Mars, l’occasion pour nous de vous conseiller cette (très longue) lecture de vacances sur pourquoi Elon Musk veut nous y emmener.

Il vous faudra bien cette lecture sur la plage, puisque la Maj prend des vacances et ne reviendra que pour l’édition du 28 août prochain ! Alors faites la Maj, passez d’excellentes vacances et/ou un splendide mois d’août, et à très bientôt !

Face aux problématiques toujours plus pressantes posées par le développement de la technologie, les législateurs et régulateurs français et européens semblent avoir trouvé la solution : la transparence. Introduit dès 2016 par la loi pour une République numérique, le principe de transparence fait petit à petit son chemin comme vecteur de confiance : de la transparence des plateformes, on en est venu à parler de celle des traitements des données personnelles, pour maintenant parler de transparence de l’information face aux fake news. Mais concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?

De la clarté sur la notion de transparence

Au-delà des grandes notions, l’application concrète de la transparence est ardue et le législateur donne peu de clefs de lecture. Il est à peu près admis que la publication du code source ne servirait à presque personne, en plus d’être une atteinte à la propriété intellectuelle et au secret des affaires nouvellement protégé. C’est du moins le cas pour les algorithmes du privé, puisqu’au contraire la garantie suprême de transparence de la part de l’administration est précisément la publication du code source (#parcoursup).

Pis, il semblerait d’après un article de la Harvard Business Review que trop de transparence tuerait la transparence et aurait l’effet contraire de celui souhaité : un défaut de confiance. Mais on ne peut pas dire que des consignes telles que “[préciser] dans une rubrique spécifique les modalités de référencement, déréférencement et de classement” donnent beaucoup plus de détails sur le degré de granularité de l’information attendue, et pourtant, il s’agit d’une citation du décret d’application de la loi pour une République Numérique. Force est de constater que ces textes si compliqués à mettre en œuvre ne le sont donc que très peu : parmi les GAFAM, seul Google affiche désormais un bouton “Informations consommateurs“, qui redirige vers un centre d’aide sommaire.

Changer d’optique

Il existe en fait deux courants de pensée récents qui peuvent contribuer à faire de la transparence le moteur de la relation de confiance avec la tech. D’un côté, le mouvement de legal design promeut la réflexion pluridisciplinaire sur les outils juridiques, pour ne plus envisager ces derniers que sous l’angle du droit, mais également sous ceux de l’expérience utilisateur et du design, et donc de la psychologie et de la sociologie. Le but est ainsi de créer des politiques de confidentialité et autres conditions générales d’utilisation qui soient enfin lues. Dans son blog Binaire sur Le Monde, le chercheur Serge Abiteboul conclut également à l’inutilité du concept de transparence sans un appui pratique, et promeut l’idée de “redevabilité” : en réfléchissant les objectifs de la transparence, on comprend que celle-ci porte non pas uniquement sur le livrable final, l’information du consommateur, mais bien sur sa relation avec la technologie. Il s’agit donc de se conformer au droit et de rendre compte en permanence des actions effectuées : lors de la collecte des données, lors du développement de l’algorithme, lors de ses tests et lors de sa mise en production.

In fine, les moteurs de la transparence que sont le legal design et la redevabilité nous montrent bien ce qui manque à ce concept et aux textes de lois qui l’implémentent jusqu’à présent : à trop se soucier du résultat final à obtenir (“l’information du consommateur”), on en oublie le principal, l’humain lui-même. L’inversion du mode de pensée et la réintroduction d’une réflexion anthropocentrée permettent de renverser la balance, et de faire de la transparence non plus une finalité en soi, mais bien le moteur de ce qui compte vraiment, la confiance.

Le Gif de la semaine


À dans un mois, en vous souhaitant de meilleurs plongeons !