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Celle où l’on parle régulation – Maj du 21/11/17

Contrairement à ce que souhait(ai)ent les techno-utopistes, Internet n’a jamais vraiment été une zone de non-droit : les juges puis les législateurs se sont très rapidement emparés du cyberespace pour le réguler quelque peu. La tendance va à l’accroissement des normes portant sur le web, avec deux grands fronts : en plus du traditionnel enjeu de faire régner l’ordre sur un monde sans frontières, il s’agit désormais aussi de lutter contre l’hégémonie de certains acteurs.

Cette semaine, l’actualité a été riche concernant ces deux volets de la régulation du net : d’un côté, une enquête pour abus de position dominante a été lancée à l’encontre de Google par l’Etat du Missouri, tandis que de l’autre, la CJUE a été saisie d’une question préjudicielle portant sur la création d’exceptions en droit d’auteur pour la préservation des droits fondamentaux. A noter également : la première utilisation de CRISPR pour modifier des gènes in vivo chez un homme et le fait que la Chine est devenue numéro 1 mondial en puissance de calcul informatique cumulée.  Enfin, il parait qu’Elon Musk est désormais célibataire #onditçaonditrien.

Surtout, la France a annoncé plancher sur une réforme de la responsabilité pour les géants du Web. Depuis la Loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) de 2004, la plupart des acteurs du web permettant à leurs utilisateurs de mettre en ligne du contenu (YouTube, Twitter, Facebook) bénéficient d’un régime de responsabilité limitée par rapport à ces contenus : leur responsabilité ne peut être engagée que s’ils avaient connaissance du caractère manifestement illicite de ces contenus et n’ont pas agi promptement pour les retirer. C’est ce fragile équilibre que se propose de changer le gouvernement actuel, arguant qu’un grand nombre d’utilisateurs va de pair avec une plus grande responsabilité. On parle également de la neutralité du net, qui est en passe d’être enterrée aux USA par l’administration Trump, de gélules connectées, et de revenu universel avec un très bel article de Wired qui nous emmène dans une réserve Cherokee où chaque habitant reçoit une part des bénéfices du casino local. Et pour conclure la semaine “régulation du web”, on ne pouvait pas ne pas traiter de l’arrivée des logiciels espions pour faciliter le travail de la justice, de la proposition de résolution européenne sur la libre circulation des données à caractère non personnel ou des conclusions de l’avocat général dans la nouvelle affaire Schrems vs. Facebook. Enfin, Mathias envisage les divers arguments qui pourraient permettre d’obtenir une mesure de blocage de contenu contrefaisant (par retrait, blocage ou déréférencement) applicable sur tout le territoire de l’Union Européenne.

Faites la Maj, et à la semaine prochaine !

Signé Aeon


#contrefaçon

#intermédiairetechnique

#ripostepasgraduée


Dans cet article et à titre prospectif, Mathias jongle entre droit interne et droit unioniste pour argumenter de la possibilité d’obtenir des injonctions fondées sur la LCEN applicables sur tout le territoire de l’Union européenne. Une cartouche supplémentaire dans le barillet des titulaires de marques de l’Union Européenne et de dessins et modèles communautaires pour lutter contre la contrefaçon de leurs droits sur internet.

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Le Gif de la semaine


A la semaine prochaine, avec robo-dextérité