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Celle du retour de la conscience – Maj du 20/02/18

Gargantua, héros du roman éponyme de François Rabelais, était un géant et un valeureux guerrier, mais également un père, celui de Pantagruel. Comme tout papa, Gargantua a tenté d’inculquer quelques bonnes leçons à son petit (qui ne l’était pas tant puisque, vous l’avez suivi, c’était un géant), parmi lesquelles on retient fréquemment la suivante : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

La citation est souvent ainsi tronquée, alors qu’elle est la troisième d’un triptyque de préconisations éducatives : Rabelais recommande d’abord de cultiver son corps par le sport et son esprit par des études multidisciplinaires et poussées. C’est afin de garantir que les jeunes gens ainsi formés exercent leurs talents de manière morale et éthique que Rabelais insiste aussi sur un apprentissage religieux (la conscience, à l’époque, passait forcément par la morale religieuse). Aujourd’hui, la conscience ne se limite plus à la morale catholique, mais l’idée est ô combien d’actualité.

L’éthique sur le devant de la scène

Il semble en effet que la science a beaucoup évolué sans conscience, mais que celle-ci fait son grand retour sur le devant de la scène. Alors que Facebook a connu un développement fulgurant sans trop se poser de questions, voilà que ses algorithmes sont remis en cause pour leur rôle dans l’élection de Donald Trump. Alors que l’IA se développe frénétiquement en engloutissant des données personnelles, voilà que l’UE brandit le RGPD et la protection desdites données. Alors qu’une course à l’innovation fait rage pour mettre des voitures autonomes sur les routes, des philosophes proposent des algorithmes éthiques pour la prise de décision difficiles. Ce ne sont que trois exemples parmi ceux sélectionnés cette semaine du retour de l’éthique dans le développement de la technologie.

La première loi de Kranzberg

Au fond, ce qui était pointé par Rabelais, c’était peut-être déjà cette fameuse première loi de Melvin Kranzberg : la technologie n’est ni bonne, ni mauvaise, ni neutre. Elle a des incidences différentes selon les contextes dans lesquels elle est implémentée, et les conséquences peuvent être bonnes comme mauvaises. Le rôle de l’éthique est d’assurer que ces conséquences soient plus souvent bonnes que mauvaises. Le rôle du droit est d’assurer le respect de cette éthique. Et notre rôle à nous, juristes et acteurs des nouvelles technologies, c’est de mettre tout ça en pratique.

L’actu en bref

Cette semaine, la réforme de la loi informatique et libertés a été adoptée par l’Assemblée et a été envoyée au Sénat ; treize russes ont été inculpés d’ingérence dans l’élection américaine ; la CNIL a confirmé qu’elle adopterait une attitude collaborative pour les débuts du GDPR ; le gouvernement a annoncé avoir presque terminé son projet de loi anti-fake news pendant qu’un leak montre que la Commission Européenne souhaite que les contenus terroristes en ligne soient retirés en 1 heure ; la Cour de cassation a confirmé l’irrecevabilité à agir d’héritiers sur le fondement du droit à l’image de la personne décédé ; Airbnb a été condamnée pour non-respect de ses obligations légales, notamment en matière d’information ; une cyberattaque a frappé la cérémonie d’ouverture des JO. On signale également la levée de 16,1 millions de dollars par Lydia, l’appli de remboursement ; la signature d’un contrat inter-états pour Hyperloop et le lancement en France d’une mission e-santé. Enfin, Boston Dynamics refait parler d’eux avec une vidéo de robot-chien qui ouvre une porte.

À ne pas rater cette semaine

Sinon, on vous parle donc d’éthique. On vous propose d’abord un article de The Conversation qui suggère que l’UE puisse devenir leader en matière d’IA, mais responsable. En tout cas, des philosophes sont déjà en train de concevoir des algorithmes éthiques pour les prises de décision difficiles des voitures autonomes. Conscientes de la place que l’éthique prend désormais dans le développement de la technologie, les grandes universités américaines proposent désormais des cours d’éthique scientifique à leurs étudiants ingénieurs. On vous propose également un article qui met en garde sur le développement de l’utilisation des neurosciences à des fins judiciaires, ainsi qu’une lecture pour en apprendre plus sur les avancées dans la recherche sur la mémoire – et les potentielles conséquences que cette recherche peut avoir.

On évoque également la très sale semaine pour Facebook qui a perdu en Allemagne et en Belgique deux contentieux relatifs à son utilisation des données personnelles. Facebook est aussi évoqué dans un très long et très bon article de Wired, qui nous plonge justement dans la réalisation de son rôle et de son impact éthique. Également par Wired, une visite du monde d’Amazon Mechanical Turk, où des humains effectuent des tâches monotones et répétitives pour des salaires misérables, et ce paradoxalement pour le développement de l’IA. On vous conseille en plus la lecture d’un rapport de l’ARCEP sur la neutralité des terminaux. Enfin, on vous signale un magnifique arrêt de la Cour de cassation rendu pour la Saint-Valentin et mettant en œuvre le droit à l’oubli sur fond d’article 5 du code civil. Et l’article signé Aeon de la semaine est d’Adrien, qui vous guide dans les méandres de l’application de la loi française après le GDPR.

Faites la Maj, et à la semaine prochaine !

Signé Aeon


#gdpr

#donnéespersos

#onespèrequevousaimezlesschemas


Que reste-t-il de nos amours ? Appliquer la loi française après le GDPR

Cette semaine, Adrien applique des raisonnements, non pas à une, non pas à deux, non pas à trois, mais à quatre étapes (et même plus) pour vous expliquer comment l’on devra appliquer la loi française dans le champ du RGPD si le projet de loi sur la protection des données personnelles, actuellement en discussion, entrait en vigueur en sa rédaction actuelle. Un exercice de haute voltige et une belle arborescence en perspective.
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Le Gif de la semaine


A la semaine prochaine, avec tapisserie