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Celle qui est virtuelle, mais bien réelle – Maj du 02/10/18

L'actu en bref

Cette semaine, ça s’est encore mal passé pour nos chers petits GAFAM. Côté Facebook, les fondateurs d’Instagram claquent la porte à grand bruit, tandis qu’une ancienne modératrice de contenus attaque le réseau pour stress post-traumatique et, surtout, qu’une gigantesque faille de sécurité affectant plus de 50 millions de comptes est dévoilée. En ce qui concerne les failles de sécurité, Uber a conclu un accord transactionnel de 148 millions de dollars à propos de la faille qui avait touché 57 millions d’utilisateurs. En d’autres news tech, Google a confirmé ses ambitions chinoises et annonce des “erreurs” dans la protection des données tout en promouvant 15 “principes directeurs” pour une réglementation adaptée, selon le géant. On annonce également l’ouverture de bureaux français pour Netflix, la promulgation d’une loi pour la neutralité du net en Californie et une consultation publique de Twitter sur ses règles de contenus. Chez nous, notons la diffusion de la méthode de calcul de la redevance copie privée, la sortie de l’étude annuelle du Conseil d’État, sur la citoyenneté, un bilan par la CNIL du RGPD après 4 mois et un magnifique logo DPO pour frimer à la machine à café. On se quitte sur le nouveau projet de Tim Berners-Lee, l’inventeur du web, qui veut réparer sa créature, et sur un nouvel article d’Adrien qui explore les possibilités de désaccord avec la soft law de la CNIL. Faites la Maj, et à la semaine prochaine !

Nous vivons dans une époque où 140 (bon, depuis un an, 280) caractères peuvent changer beaucoup de choses. La politique des États-Unis passe désormais quasi-intégralement par le réseau du petit oiseau bleu, et un tweet de Trump peut faire perdre 1/5ème de sa valeur à une monnaie étrangère. Dernière preuve en date de l’effet de Twitter : l’indéboulonnable Elon Musk s’est plié dans le contentieux qui l’opposait à la SEC à propos de ce tweet et va quitter la présidence de Tesla pour une durée de 3 ans, tout en s’acquittant d’une amende de 20 millions de dollars (et 20 millions de plus pour Tesla elle-même).

Les petits oiseaux cachés de la tech

On parle régulièrement des GAFAM, dont la taille démesurée, l’impact des services et les extravagances, voire les déboires, sont à leur échelle : gargantuesques. On en oublierait presque que le monde de la tech est plein d’entreprises certes moins titanesques, mais qui peuvent avoir un retentissement tout aussi important. On pense ainsi évidemment à Uber et AirBnB, qui bousculent les usages et attirent l’attention des législateurs partout dans le monde. Caché dans l’ombre de ses grands frères, Facebook et YouTube, Twitter n’est pas non plus en reste.

Il est cependant difficile de mettre le doigt sur la spécificité de l’oisillon bleu. Le réseau se définit lui-même comme “ce qu’il se passe dans le monde et ce dont on parle“. À ce titre, Twitter ressemble quelque peu à de la presse décentralisée : les nouvelles se diffusent de tweet en retweet, qu’elles soient vraies ou fausses, et il est indéniable que Twitter est vecteur d’information. Mais il y a bien quelque chose de plus avec Twitter : la “twiplomacie” n’a pas été inventée ailleurs. Peut-être est-ce le combo entre la nécessité d’être bref et une publicité par défaut, à une époque où l’on parle plutôt de privacy par défaut. En tous cas, le réseau s’est forgé une place stable et sert de support aux frasques vocales des puissants de ce monde.

Des petits oiseaux cachés, mais bien réels

La parole est en effet bien libérée sur Twitter, et l’on ne compte plus les articles de presse qui se font l’écho de tweets : depuis quelque temps maintenant, Twitter ne sert plus uniquement à parler d’actualité, mais il la fabrique également.

La débâcle du tweet d’Elon Musk rappelle une vérité bien souvent oubliée : le numérique a beau être virtuel, il est réel. L’antonyme de réel est fictionnel, et non virtuel ; autrement dit, ce n’est pas parce que ça se passe en ligne qu’il n’y a pas de conséquences.

La réalité de l’impact du numérique n’échappe pas à ses détracteurs : c’est généralement ce qui motive les appels à la régulation du net. C’est bien parce que les excès peuvent avoir des conséquences tangibles que l’on protège les données personnelles, que l’on pense à légiférer sur les fake news ou que l’on punit la cybercriminalité. Au-delà de ces questions sociétales, il est fréquent de constater que le comportement en ligne change, est plus libéré – un coup d’œil à un réseau social où le pseudonyme est autorisé suffit pour s’en convaincre. Le pseudonymat y est pour quelque chose, mais le fait de ne pas voir l’impact direct d’une injure créé forcément une distance avec l’acte qui pousse à en minimiser la portée, alors même que les conséquences peuvent être tout aussi blessantes pour l’interlocuteur.

Mais il ne faut pas oublier que la réalité du numérique, c’est aussi celle des aspects positifs : la libération de l’information, les relations qui se nouent ou se perpétuent à distance ou encore les rires que nous partageons sans le savoir en regardant la même vidéo. En fin de compte, la première loi de Kranzberg, la technologie n’est ni bonne, ni mauvaise, ni neutre, continue à être toujours aussi pertinente : la technologie est réelle, et cette simple vérité est la seule loi qui compte.

Signé Aeon


#donnéespersos

#softlaw

#d'accordpourpasêtred'accord


Faut-il toujours être d’accord avec la CNIL ?

À partir d’une question à première vue rhétorique, Adrien nous guide dans les méandres de la soft law française et unioniste : quelle est sa valeur contraignante, est-il possible de la contester, et si oui comment ? La problématique est essentielle, puisqu’une grande partie de l’application du RGPD, comme c’était auparavant le cas pour la LIL, sera le fruit du travail des CNIL : si la sage Commission a souvent raison, elle n’est pas forcément infaillible, ou en tout cas, il est désormais démontré qu’il n’est pas forcément nécessaire d’être d’accord avec elle.

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Le Gif de la semaine


A la semaine prochaine, avec du sashimi de poulpe !