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Celle qui intervient volontairement – Maj du 23/01/18

La frontière est une notion juridique à double facette : il s’agit d’une fiction créée par le droit, mais qui sert justement à en définir l’applicabilité territoriale. Le droit d’un pays n’est effectif que sur le territoire de ce pays. Tout le droit international, qu’il soit privé ou public, sert à définir comment régler les situations plus complexes, comme lorsqu’un dommage survient dans un pays tiers mais a des conséquences sur le territoire national. Ou comme quand le FBI tente d’obtenir la communication d’emails stockés par Microsoft en Irlande.

L’hybris du FBI

Le sujet de la semaine, c’est en effet l’intervention volontaire de la Commission Européenne auprès de la Cour Suprême des États-Unis dans l’affaire Microsoft v. FBI. Les faits sont d’apparence simples : en 2014, lors d’une enquête dans une affaire de stupéfiants, le FBI a demandé une communication d’emails à Microsoft. Le hic : les emails en question étaient stockés sur des serveurs en Irlande, et Microsoft conteste ainsi l’application de la loi américaine, demandant au FBI de passer par les traités d’assistance judiciaire mutuelle (les MLAT).

Ce que la Cour Suprême devra donc décider, c’est si le FBI peut saisir des données situées à l’étranger sur simple réquisition, ou si le droit international doit être respecté. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit, de manière sous-jacente, d’une question de souveraineté, le FBI n’ayant pas compétence à agir en Irlande. C’est dans ce contexte que la Commission Européenne a décidé d’intervenir en tant qu’amicus curiae et de donner son avis à la Cour Suprême : du jamais-vu. Le mémoire déposé se prétend neutre, mais il n’en est rien : la Commission est venue rappeler que le droit européen s’applique en Europe et qu’il doit être respecté – un soutien qui vient s’ajouter aux 22 autres mémoires déposés par plus de 280 organisations et personnes en faveur de Microsoft.

L’enjeu de la frontière à l’heure du numérique

Cependant, à bien y réfléchir, la Commission est-elle fondée à intervenir de la sorte, à l’heure où la Cour de justice de l’Union Européenne doit se prononcer sur la territorialité du droit à l’oubli ? N’oublions pas en effet qu’à l’initiative de notre CNIL nationale, une question préjudicielle a été posée à la CJUE pour déterminer si le droit à l’oubli sur les moteurs de recherche doit être effectif mondialement ou seulement sur le territoire de l’UE.

Au fond, le problème est le même pour tout le monde : la frontière est un concept qui a plutôt bien marché pendant un certain temps, mais dont les fêlures se creusent au fur et à mesure de l’interconnexion de la planète et du développement du numérique. C’est l’effectivité du droit même qui est ainsi remise en question : comment, par exemple, puis-je agir contre un contrefacteur situé à l’autre bout du monde ? Il est peu risqué de s’aventurer à prédire que le contentieux de la frontière face au numérique ne va faire qu’augmenter, avec comme question sous-jacente : peut-on assurer une souveraineté nationale sans frontière, sans tomber dans le nationalisme ?

L’actu en bref

Cette semaine est à nouveau pleine de news : Facebook investit en France, pendant qu’Apple profite du cadeau fiscal de Trump ; il faut que vous vérifiez que votre enfant ne s’amuse pas à avaler de la lessive ; Bruno Le Maire a annoncé une mission sur les cryptomonnaies ainsi que l’ajout des startups en cloud et IA au décret protectionniste sur les investissements étrangers ; 1004 Danois sont convoqués dans une affaire de distribution de pédopornographie ; Emmanuel Macron a précisé le calendrier de dématérialisation de la justice ; le Conseil d’État a censuré le traitement de données de géolocalisation par un employeur pour assurer le contrôle de la durée du travail.

Enfin, on ne peut que vous recommander de regarder et de participer à cette expérience audiovisuelle d’Arte sur les données et Internet.

À ne pas rater cette semaine

Sinon, on vous propose encore de parler de Microsoft, mais cette fois-ci en tant qu’hébergeur qui n’a pas à payer les dépens lorsqu’il s’exécute convenablement. On a cette semaine deux articles sur la blockchain et le Bitcoin : un premier qui rappelle qu’au-delà de la bulle, il y a une belle technologie pleine de promesses ; un second qui critique les dérives du “tout-blockchain” d’en ce moment sur fond d’une application de recueil de consentement sexuel… par une blockchain. On suggère également la lecture d’un bel article de Wired sur les dérives de la liberté d’expression sur le web, devenue une fin plutôt qu’un moyen. Une fois n’est pas coutume, un article américain louant la tech française est également au programme, ainsi qu’un focus sur les recours judiciaires formulés contre la suppression de la neutralité du net aux U.S. of A. On évoque enfin un projet de Règlement visant à créer un super-ordinateur européen, et oui.

Et pour la première fois, l’article signé Aeon de la semaine est véritablement “signé Aeon” puisqu’il a été rédigé par les 3 membres de l’équipe ! On vous parle des différences entre le principe de minimisation et la protection par défaut dans le RGPD.

Faites la Maj, et à la semaine prochaine !

Signé Aeon


#gdpr

#donnéespersos

#saintetrinitéd'Aeon


Protection par défaut et minimisation des données… quelles différences ?

Pour notre premier article à trois, on vous propose de faire la différence entre les notions de minimisation des données et de protection par défaut développées par le RGPD : si, au premier abord, ces deux principes semblent jumeaux, ils sont en fait nuancés et doivent être pris en considération à différents moments de la vie d’un traitement de données personnelles. Un article signé par tout Aeon.

Lire l'article

Le Gif de la semaine


A la semaine prochaine, avec gravité