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Celle qui se remet au travail – Maj du 08/01/19

L'actu en bref

C’est la rentrée et nous espérons que vous avez passé de bonnes fêtes, tout en vous souhaitant une excellente nouvelle année. L’actu tech et juridique n’a pas pris de vacances, elle, et nous allons donc faire une actu en bref efficace compte tenu du nombre de news. Les failles de sécurité des vacances : conversations confidentielles de diplomates européens, sanction de 400 000 € par la CNIL contre Uber, enquête de la CNIL irlandaise contre Twitter, accusations américano-britanniques de piratage par la Chine, amende de 250 000 € contre Bouygues par la CNIL, piratage de données personnelles de parlementaires allemands. Les nouveautés législatives et réglementaires : taxation des GAFAM en France, accord sur la chronologie des médias signé, le Privacy Shield est revu avec un “ok mais”, décret d’application de la taxation à la source des revenus issus des plateformes (l’explication par NextINpact), décret d’application des dispositions permettant l’échange de titres par la blockchain. L’actu judiciaire : Uber perd en droit du travail au UK, la loi fake news est validée avec une réserve d’interprétation par le Conseil constitutionnel, Facebook sous le feu d’une enquête administrative aux US, le droit à l’oubli et Google de retour devant la CJUE, difficultés d’Uber devant la justice belge. Autres infos en vrac : Google met fin à son projet chinois, la reconnaissance faciale utilisée par la police londonienne, les US embrassent l’open data, la DGSE s’intéresserait aux jeux vidéo, Google met à jour ses AI principles, le Brexit profite aux investissements tech français, mémoriel des startups décédées en 2018, et la Chine est le premier pays à se poser sur la face cachée de la Lune. On se quitte sur les drôles Tech Trash Awards et un site très pratique pour enlever des arrières-plans de photos grâce à l’IA.

Faites la Maj et à la semaine prochaine !

La trêve des fêtes aura été de courte durée : c’est la rentrée et la nouvelle année, et déjà les questions sur le rôle et le fonctionnement de la tech resurgissent. En ces temps de reprise, il est seyant que les questions soulevées soient relatives au monde du travail.

Une révolution bien lente à amorcer

La rhétorique du monde de la tech a toujours été empreinte d’un certain optimisme révolutionnaire : la tech apporterait des solutions radicales à des problèmes qui le seraient tout autant, en cassant certes quelques pots au passage, mais dans l’idée d’en finir avec certaines façons de faire dépassées et nuisibles, pour rendre le monde meilleur. Cette promesse, quoi qu’en en pense, se reflète ensuite dans la manière dont les entreprises, une fois le stade de la start-up dans un garage dépassé, s’organisent : le monde de la tech a été l’un des premiers à rejeter les formes traditionnelles d’organisation du travail, qu’il s’agisse des horaires, flexibles, du lieu de travail, volontiers dématérialisé, des organisation hiérarchiques, les plus horizontales possibles, ou encore des lieux de travail, conçus comme des endroits où l’on se sent bien.

L’une des révélations de 2018 aura été que les questions sur le rôle et le fonctionnement du monde de la tech peuvent surgir de partout, y compris de l’intérieur. Alors qu’ils avaient été plutôt silencieux jusque là, les employés des entreprises techs ont pris la parole pour dénoncer des conditions de travail bien loin de la révolution promise : contrats secrets avec l’armée américaine contraire aux valeurs défendues par les salariés, projets secrets de déployer une version censurée du moteur de recherche en Chine sans consultation interne ou encore attitude permissive envers de graves faits de harcèlement sexuel, les sujets de mécontentement ont été nombreux, et tous avaient un goût de vieux monde dépassé et nuisible. En faisant en sorte de laver leur linge sale en public, les employés de la tech ont eu gain de cause sur l’ensemble de ces sujets, preuve à nouveau que les façons de faire ne sont peut-être pas si nouvelles que ce qui était promis : il est plus efficace pour se faire entendre de faire appel aux risques d’atteinte à l’image publique que de passer par les canaux internes de remontée des informations.

Une révolution qui perpétue les inégalités

Mais ces contestations internes de salariés de la tech restent des “first-world problems“, des problèmes qu’il est luxueux de pouvoir soulever, quand on sait la réalité des conditions d’exercice d’autres travailleurs de la tech, ceux qu’on appelle les “travailleurs du clic“. Un grand nombre de services prétendument innovants font ainsi appel à de petites mains partout dans le monde, issues de pays défavorisés où les quelques dollars glanés à effectuer des tâches ultra répétitives dans un cybercafé sont le meilleur moyen de subvenir aux besoins quotidiens. Dans le meilleur des cas, ces petites mains servent à générer ou annoter de la donnée qui sera utilisée par ces services ultra innovants. Souvent, ce sont eux le service que nous payons.

La promesse d’automatisation et de facilitation d’un grand nombre de tâches repose donc bien souvent sur la délégation de ces tâches à une main d’œuvre étrangère sous-payée et peu qualifiée : la promesse n’est donc pas tenue, au prix d’un déplacement du travail qui rappelle amplement celui de la délocalisation des industries. Au fond, les problèmes du monde du travail de la tech ne sont pas nouveaux et font écho à des situations déjà bien connues. C’est peut-être ça le plus décevant.

Le Gif de la semaine


À la semaine prochaine, avec une explosion de bulles !