Cette semaine, on commence avec un double erratum : le prénom de Madame la députée Forteza est Paula et non pas Paola, et voici le lien relatif au refus des offices européens et britanniques de brevets de considérer une IA comme inventrice d’un brevet. On enchaine direct avec LE sujet de la semaine : les cookies. La CNIL a en effet publié ses guidelines de mise en œuvre pratique de ses guidelines de juillet dernier, qui mettaient un terme à 6 ans et demi de consentement par poursuite de navigation. Il s’agit d’un projet faisant l’objet d’une consultation publique (y compris, et c’est une première, sur reddit) – fin de la consult’ le 25 février pour une publication de la version définitive des guidelines dans la foulée ; les professionnels auront 6 mois pour terminer leur mise en conformité ensuite ; les acteurs de la publicité ont déjà rendu public leur avis – il n’est pas positif. Et pendant ce temps, Google annonce tranquillement que Chrome, le navigateur le plus utilisé de la Terre, bloquera par défaut les cookies tiers d’ici 2 ans, provoquant une chute de Criteo en bourse telle qu’elle en a perdu sa (li)corne. La CNIL n’était pas en reste puisque son laboratoire d’innovation a par ailleurs publié trois articles extrêmement intéressants relatifs à ce même sujet des cookies : un historique du cookie, une explication des systèmes d’enchères de pub et des détails techniques (et critiques) sur le recueil du consentement, et notamment le framework de l’IAB, avec en bonus une enquête d’opinion demandée à l’Ifop ! Si avec ça vous n’êtes pas rassasié, on embraie avec le deuxième sujet de la semaine : la surveillance, avec le rendu des conclusions de l’avocat général de la CJUE sur la conservation généralisée de données à des fins de surveillance de masse (il n’est pas vraiment pour) ; ce sur fond de mouvements de plus en plus précis sur l’échiquier de la reconnaissance faciale, l’UE étant a priori en train de préparer un moratoire sur le sujet – ce qui tombe bien à la lecture de cet article du NY Times sur un prestataire privé capable de reconnaitre la plupart des visages dans la rue. Pour en finir avec le juridique, notons aussi la publication finale du code du travail numérique – on a déjà eu l’occasion d’y chercher une réponse et on est impressionné par cette legaltech gouvernementale ; la publication par Etalab d’une nouvelle série de guides pratiques sur l’open data à destination des administrations – on félicite également ces initiatives, en espérant les voir mises en œuvre prochainement dans le monde de la justice ; le sujet des patent trolls fait l’objet d’une lettre d’une centaine de grands groupes à Thierry Breton, nouveau commissaire européen sur le marché unique et le numérique ; le Conseil d’État transmet au Conseil constitutionnel une question relative aux algorithmes de Parcoursup ; et la loi Avia continue à faire couler beaucoup d’encre, cette fois celle de (entre autres) Wikimédia, le CNNum et le CNB. On enchaine avec les GAF(fe)AM de la semaine, la première nous vient d’apps de dating trop partageuses et ce sans consentement, la seconde date de décembre et nous vient de Hongrie, où Facebook a été condamné à 3,6 millions d’euros par l’autorité de la concurrence locale pour publicité trompeuse en annonçant que ses services étaient gratuits – ils sont sans contrepartie monétaire mais les utilisateurs “paient” en permettant au service de profiter économiquement de leurs données ; Facebook qui repousse sine die son projet de pubs dans WhatsApp ; Wikipédia est rétabli en Turquie ; le téléchargement repart à la hausse face à celle du nombre de plateformes de streaming ; après les Next40, voici les FT120 de la French Tech ; et enfin l’app de paiement Lydia lève 40 millions d’euros auprès du chinois Tencent. On se quitte sur une belle conférence sur le sujet de l’identité numérique, sujet on ne peut plus d’actualité vu les projets du gouvernement sur le contrôle d’âge en ligne avant d’accéder à du porno.
Faites la Maj, et à la semaine prochaine !